PAR VICTORIN LUREL*
Selon un décret publié ce samedi, la remise sur les prix du carburant, promise par le Gouvernement et qui prendra effet le 1er avril, sera bien de 15 centimes par litre dans les Outre-mer.
Cependant, le diable se cachant souvent dans les détails, ce dit « coup de pouce » devait être entendu « hors taxes » !
En effet, si on ajoute à ces 15 centimes les 20% de TVA applicables en France hexagonale, cette remise pourra atteindre 18 centimes pour le consommateur hexagonal — laissant les ultramarins soumis à la Taxe spéciale sur les carburants à un niveau plancher de 15 centimes.
Dans cette dernière phase de campagne, le Gouvernement se paie donc le luxe d’inventer un nouveau concept : une mesure demandée par tous mais à géométrie variable !
Alors que les prix des carburants dépassent désormais l’insupportable pour de nombreuses familles guadeloupéennes, la lourde pression qui pèse sur le porte-monnaie des ultramarins commande que le Gouvernement fasse, a minima, preuve d’équité à leur égard.
Je considère que l’étalon standard pour la baisse des prix des carburants ne doit pas être le niveau de taxe mais le niveau de pouvoir d’achat de chacun, surtout lorsque l’on connait le niveau de revenus des ménages outre-mer.
Puisque le système de taxation des carburants est régi par les collectivités locales ultramarines via la TSC, je demande que le Gouvernement compense aux collectivités l’équivalent d’une baisse de 3 centimes de taxe et qu’il entame au plus vite des négociations avec les raffineurs et importateurs pétroliers sur la compensation d’un différentiel de prix permettant à tous les Français, où qu’ils vivent sur le territoire national, de bénéficier des mêmes avantages.
Au-delà de ce cafouillage comptable qui révèle, une fois de plus, le biais inégalitaire de ce Gouvernement, je continue de plaider pour un blocage temporaire des prix du carburant en Guadeloupe à un niveau raisonnable, seule voie à même de juguler la fièvre inflationniste qui est devant nous.
*sénateur PS de la Guadeloupe