Opinion. Référendum en Nouvelle-Calédonie : une pantalonnade française

Président de Régions et Peuples Solidaires, Gustave Alirol considère que le scénario de la troisième consultation sur le changement de statut de la Nouvelle-Calédonie était écrit d’avance.

Gustave Alirol.

Avec un score écrasant de 96,49 % avoisinant celui obtenu par le parti du dictateur nord-coréen à chaque élection, le « Non » à l’Indépendance de la Kanaky-Nouvelle Calédonie finit d’achever les accords de Matignon.

Cette troisième consultation est un simulacre. La France n’est pas prête à décoloniser. Le scénario était écrit d’avance et le résultat connu de tous. Le maintien de la date du 12 décembre a été imposé par le gouvernement français contre l’avis des populations kanaks qui, particulièrement touchées par la crise de la Covid, appelaient au report.

« Le boycott des urnes, la seule arme du peuple kanak »

L’entêtement de Paris a conduit à la défaite de la démocratie. Moins de 44 % des inscrits ont voté. C’est 42 points de moins que lors de la précédente consultation organisée un an plus tôt. Le boycott des urnes était la seule arme du peuple kanak pour faire entendre sa voix, démocratiquement et de façon pacifique. Avec seulement 3,5 % des voix en faveur de l’indépendance, l’appel du FLNKS a été entendu.

Le résultat est insincère. Le satisfecit d’Emmanuel Macron après l’annonce des résultats est un bras d’honneur aux droits fondamentaux du peuple kanak, ceux reconnus par les accords de Matignon sont aujourd’hui bafoués. Le processus d’autodétermination est gelé et même enterré du point de vue de l’actuel Président.

Mais, quel que soit le résultat de l’élection présidentielle, ce processus d’autodétermination devra cependant reprendre car c’est aux habitants de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie, et à eux-seuls, de décider de l’avenir de l’archipel.

Gustave Alirol, président de Régions et Peuples Solidaires

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