Opinion. Propositions libres d’un Guadeloupéen engagé pour réinventer les solidarités guadeloupéennes

PAR RAPHAËL LAPIN*

Jusqu’à présent, j’ai choisi de ne pas prendre part aux débats nombreux auxquels j’ai assisté sur les réseaux sociaux à propos des modalités de lutte contre le virus. 

Ces derniers temps, le traitement proposé par les autorités sanitaires a suscité beaucoup de débats. Certains ayant profité de l’occasion pour faire de tristes calculs politiciens. 

Troublant le débat public, ils ont abusé de leur liberté pour agir en terroristes de la raison, attisé les passions et effrayer nos compatriotes. Ridiculisant presque la violence du virus, ils ont rendu les remèdes potentiels plus abominables que le mal lui-même. 

Ils ont trop souvent ajouté de la fureur à la douleur et de la haine au deuil. 

Je souhaite que ma participation au débat ne soit pas une prise de position stérile qui n’avancerait pas plus nos concitoyens… 

En revanche, en citoyen engagé, je voudrais qu’elle soit une occasion supplémentaire de faire des propositions pour, précisément, faire avancer le débat. 

En plus du vaccin qui doit demeurer l’objet d’une liberté individuelle éclairée, il faut développer de nouvelles solidarités et saisir l’occasion de cette crise pour repenser durablement la proximité dans notre pays : 

. Des brigades sanitaires pourraient être déployées sur le territoire pour aller, de portes en portes, informer les guadeloupéennes et guadeloupéens sur les bons gestes et sur la réalité des enjeux sanitaires et des traitements disponibles contre la maladie dans le respect de la distanciation physique et des gestes sanitaires.

La collectivité territoriale de Polynésie française avec le Haut Commissariat de l’Etat en Polynésie ont d’ores et déjà initié cette démarche qui rencontre un franc succès. 

. De même, la télé-assistance pourrait être mise à la disposition de nos compatriotes les plus vulnérables et singulièrement des personnes âgées. Un petit appareil avec un gros bouton pour avoir un interlocuteur formé et diligent en cas d’urgence. Une innovation mise en oeuvre par la Collectivité territoriale de Martinique. 

. Une autre proposition qui m’est venue à l’esprit en prenant du recul sur cette crise et en m’inscrivant sur le site de la réserve sanitaire. Cette réserve s’intéresse essentiellement aux professionnels de santé. 

Nous pourrions aller plus loin et offrir à celles et ceux qui le souhaitent la possibilité de s’engager à leur manière pour accomplir toutes tâches utiles ne nécessitant pas de formation dans le soutien et l’aide aux personnels de santé. Ce serait l’occasion de mettre en place une task force sanitaire civile qui reposerait sur la base du volontariat pour accomplir des tâches autour du sanitaire qui ne nécessitent pas de connaissances techniques. 

J’ai bon espoir que ces propositions trouveront des oreilles attentives et solidaires qui sauront leur donner un écho favorable, les amplifier et les améliorer encore. 

Il faut se le dire, la maladie comme la mort sont là. 

Elles rodent dans nos quartiers, divisent nos familles et s’insinuent dans notre intimité. 

Elles se partagent du bout des doigts et se portent du bout des lèvres. 

C’est ensemble que nous pourrons tous confiner la mort et faire disparaître la maladie.

A celles et ceux qui ont perdu un proche, recevez mes sincères condoléances. 

A ceux qui traversent ou accompagnent des malades, sachez que le pays entier compatit à votre douleur. 

Protégeons-nous les uns les autres.

*Raphaël Lapin est docteur en droit et avocat

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