Par Michel N. Christophe, coach certifié, professeur de leadership transformationnel
Penser est dans notre nature. Tout le monde le fait. Cependant, trop souvent, beaucoup de nos pensées manquent d’objectivité, sont déformées par nos peurs et nos aprioris, demeurent partiales, insuffisamment ou pas du tout informées, ou tout simplement préconçues.
La pensée elle-même peut prendre plusieurs formes, elle peut être logique ou verticale, latérale ou créative, orientée vers le futur, ou orientée vers le passé, magico-religieuse, et j’en passe… Comment nous pensons est déterminant pour les résultats que nous escomptons !
Habituellement ce que nous appelons « penser », se résume à interroger notre mémoire pour y pêcher des solutions aux problèmes. L’idée qui se cache derrière cette façon de faire est que les solutions se trouvent dans notre mémoire si seulement on peut y accéder. Produire des informations stockées dans notre mémoire, les réchauffer pour les offrir comme de la réflexion est une façon de penser très commune, et orientée vers le passé. Elle évite le risque et en ne produisant que certitudes, nous maintient dans cette zone de confort où rien n’évolue plus. Mais, penser ça sert à quoi au juste ? Dans quel but pensons-nous ?
Souvent, nous sommes la cause de nos problèmes
La qualité de notre vie, ce que nous vivons, ainsi que nos productions concrètes dépendent précisément de la qualité de nos pensées. Les pensées de mauvaise qualité nous coûtent cher en énergie, en relations, en argent, et en temps.
Souvent, nous sommes, nous-mêmes, la cause de nos problèmes. Les êtres humains se rendent eux-mêmes heureux, tristes, ou anxieux à cause de l’interprétation subjective qu’ils font des événements. Les évènements sont neutres. Nous leur assignons une valeur.
Quelqu’un me fait une queue de poisson, je peux m’énerver parce que je me dis qu’il a essayé de me faire du mal, ou bien je peux me convaincre qu’il est en crise et doit probablement être en train de filer aux urgences. Chaque choix d’interprétation que je fais a ses propres conséquences pour moi, dans l’instant.
Les problèmes existent dans nos esprits
Deux personnes peuvent assister à un même événement et en faire un récit totalement différent parce qu’elles opèrent à partir de modèles mentaux différents. Les modèles mentaux sont les images, les assomptions, les schémas, les filtres, les expériences, les priorités, les attentes, les histoires que nous utilisons pour appréhender le monde, les personnes et les situations. Ils affectent notre perception et par conséquent notre comportement. Deux personnes peuvent avoir des visions différentes de la même scène.
Nos schémas de pensée contiennent des opportunités et des limites aussi (des images limitantes). La manière de voir le monde que nous adoptons peut nous aider à comprendre comment les choses fonctionnent, et peut aussi nous limiter dans cette même compréhension. Quoiqu’il en soit, nos modèles mentaux influencent l’image que nous nous faisons du monde ainsi que notre comportement.
Sortir de notre zone de confort
Le coaching, loin d’être une panacée, reste un mode d’intervention efficace qui favorise la réflexion par un dialogue qui nous aide à découvrir nos propres représentations du monde, à les faire émerger, à les analyser, à clarifier nos problèmes et nos conclusions, à clarifier notre but, à sortir de notre zone de confort, à considérer une variété de points de vue, à rechercher des cadres alternatifs aux cadres traditionnels d’interprétation du réel, à générer de nouvelles idées, à examiner les implications, à penser et à agir autrement. Amener un client à développer le courage intellectuel d’agir sur ses résolutions reste la clef de voûte du processus. Sans elle, le coaching ne reste qu’une conversation ordinaire. De la part du client, un engagement à initier une action affirmative, voilà ce que requiert le coaching, car sans action, il ne peut y avoir de changement, ni de résultats probants.
Un bon coach porte son attention sur la manière de penser de son client, pas directement sur les problèmes du client. Un problème reste une histoire qu’on se raconte. Comment le client pense-t-il ses problèmes ? La matière brute du coach exécutif reste la pensée.
Les éléments essentiels de toute pensée demeurent :
- le point de vue (cadre de référence)
- les buts (objectifs, ambitions)
- les problèmes (questions en jeu)
- les informations (faits, observations, expériences)
- les interprétations (déductions)
- les concepts (théories, principes)
- les assomptions (présuppositions)
- les implications (conséquences)
De l’intérieur vers l’extérieur
Un coach exécutif aide ses clients à penser efficacement, à se connecter à leur sagesse incarnée, le tout dans le but de générer des idées qui stimulent l’action, la croissance, et la « débrouille. » La pratique du coaching exécutif est un engagement centré sur la personne (pas le problème) et conçu pour aider méthodiquement un client à découvrir les possibilités qui s’offrent à lui, et sa propre voie (la voie à suivre). Un coach ne peut pas décider à la place de son client, ni lui dire quoi faire.
Le coaching consiste en un partenariat avec un client dans un processus créatif et stimulant qui l’incite à maximiser son potentiel personnel et professionnel. Le coaching procède de l’intérieur vers l’extérieur en transformant l’impuissance intériorisée.
Le coach exécutif accompagne chacun dans sa progression vers une plus grande affirmation et un plus grand accomplissement de lui-même et de ses objectifs.