PAR ALAIN PLAISIR*
Les ministres défilent. Et, pour flatter l’électorat, celui-ci rappelle l’augmentation du budget de l’Outre-mer. Un autre, l’aide de l’ETAT pour les sargasses, et encore un autre l’aide à la filière canne et à la banane etc.
La mise en avant des « avantages et privilèges » dont bénéficierait la Guadeloupe, laisse accréditer la thèse que la Guadeloupe coûte cher à la France. Idée d’ailleurs reprise par l’opinion française, mal informée.
Un tel raisonnement fait abstraction à un détail important : les différentes mesures dérogatoires sont assorties à des contreparties financières.
Ainsi, aujourd’hui encore, les DOM et notamment la Guadeloupe, sont classés comme territoire d’exportation pour la « métropole ».
Conséquence importante de cette classification douanière : les entreprises françaises bénéficient des avantages attribués à l’exportation dans les pays tiers (hors Union Européenne).
Toujours dans le domaine fiscal, prenons l’exemple de la loi Perben.
Cette Loi a permis de prendre un certain nombre de mesures en faveur de l’emploi. Comment ? Sous forme d’aide forfaitaire de l’Etat aux employeurs, d’exonération de cotisations à la charge de l’employeur dues au titre des assurances sociales. Et aussi des allocations familiales et des accidents de travail.
Woulo !.. Mais, personne n’a dit que ces mesures ont été entièrement financées par les contribuables des DOM. Ceci avec une augmentation de 2 points du taux de la TVA qui est passé ainsi de 7,5% à 9,5%. Par la suite le taux est passé à 8,5% (taux actuel) supérieur de 1 point au taux de 7, 5% d’avant la loi. Rappelons que la TVA est une recette de l’Etat.
Quant au traitement des Sargasses, les quelques misérables millions qui sont donnés aux communes ne sont rien à coté de ce qu’aurait coûté la prise en charge totale des sargasses par le pouvoir central.
Le traitement des sargasses, qui vient de la haute mer est de la responsabilité de l’Etat. Car la Zone Economique Exclusive( ZEE) de la Guadeloupe appartient à l’Etat. Etat qui se vante, d’ailleurs, auprès des instances internationales, d’avoir la deuxième ZEE du monde, grâce … à ses Outre-mer.
Il serait fastidieux de citer les nombreux autres exemples.
*Président du CIPPA