Opinion. « Nous demandons aux Guadeloupéens de voter blanc pour les Européennes »

PAR ALAIN PLAISIR*

Les Guadeloupéens sont appelés à voter les 8 et 9 juin aux élections européennes.

Rien de bon à attendre de ces élections. En effet d’après les sondages, le Rassemblement National (RN) et le parti néolibéral du président de la République sont aux deux premières places.

Nous avons, d’un côté de l’échiquier, un parti xénophobe qui a toujours prôné l’exclusion des minorités et particulièrement des populations non blanches. Et, de l’autre côté, le parti néolibéral du président de la République qui mène une politique de casse sociale.

Ces partis considèrent qu’avec un taux de chômage de 6%, la France subit un chômage de masse, alors qu’ils n’ont pas l’air d’être choqués du taux de chômage qui s’élève à 25% en Guadeloupe. Ils n’ont pas l’air de se préoccuper non plus que, dans ce département, juridiquement français depuis 1946, des milliers de foyers soient privés d’eau au quotidien.

Alors, le temps d’une campagne électorale, ils viennent nous promettre un avenir radieux si nous votons pour eux. Et, tous confondus, nous expliquent que nous devrions être heureux « des milliards » de Fonds européens que l’UE déverse sur la Guadeloupe depuis 1989.

Toutes ces listes font semblant d’ignorer que, depuis l’Arrêt Hansen en 1976, la Guadeloupe est intégrée au marché commun d’abord et ensuite à l’Union Européenne, et que notre pays subit de plein fouet les conséquences de la libre circulation des marchandises, des personnes, des capitaux et des services. C’est ainsi que nos producteurs : agriculteurs, paysans, et artisans sont en passe d’être éliminés et leurs productions éradiquées au profit des importations, provenant principalement d’Europe et des pays avec lesquels elle a signé des accords de libre-échange

Pour faire reculer le chômage et mettre en place un modèle guadeloupéen, qui respecte l’homme et la nature, la Guadeloupe ne doit pas être régie par le droit communautaire européen. Cela est possible si la Guadeloupe sort du territoire douanier européen. C’est pour cette raison que le CIPPA ne participe, ni de près, ni de loin, à la campagne des élections européennes. Le CIPPA concentre toute son énergie pour un changement de statut dans le cadre de l’article 74 de la constitution française pour que la Guadeloupe devienne par la suite un Pays et Territoire d’Outre-mer (PTOM) comme le prévoit l’article 198 du Traité de Fonctionnement de l’Union Européenne.

Pour toutes ces raisons, nous demandons aux Guadeloupéens de manifester leur refus de cette intégration européenne et de voter blanc.

Dans ces conditions, nous laissons le libre choix à nos adhérents et à nos sympathisants. Néanmoins aucune voix ne doit aller au Rassemblement National.

*Président du CIPPA

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