Opinion. Main basse sur la farine

PAR ALAIN PLAISIR*

Le prix du blé, donc de la farine explose, le coupable est tout trouvé : « c’est la guerre en Ukraine. » Et pourtant la France, dont nous dépendons, est un gros producteur de blé et même un exportateur. « il n’y a pas de pénurie de blé en France et Europe », martèlent les acteurs.

Voilà, ce qu’affirme un haut responsable français de la boulangerie : « Avant la guerre en Ukraine, il y avait des problèmes de disponibilité et de coût du fret liés à la reprise économique post covid. »
Et il ajoutait, le prix de la baguette pourrait augmenter de 8 à 10 centimes. Le coût de l’alimentation animale est étroitement lié à celui des céréales, donc augmentation la aussi.

Alors comment expliquer cette hausse. Tout simplement elle est la conséquence du système capitaliste, basé sur les avantages comparatifs et la spéculation.

Dans un système capitaliste, il doit y avoir des pays qui produisent et exportent et d’autres pays qui consomment et importent. (Division internationale du travail )
Les partisans de ce système, comme l’économiste David Ricardo, n’ont pas imaginer que le système pourrait se gripper, que le prix du fuel, la rareté des cargos, l’augmentation du fret et la spéculation financière pourraient augmenter sensiblement le prix des produits.

Que survienne la moindre difficulté et les consommateurs se trouvent prisonniers, piégés, pieds et poings liés dans l’incapacité de trouver une ALTERNATIVE.

A petite échelle, prenons le cas de la Guadeloupe. Pour bien comprendre.

La Guadeloupe consomme au quotidien du pain, mais pas seulement : dombrés, vienoiseries, bokits, gâteaux, pâtés, etc., donc la Guadeloupe importe de la farine alors qu’elle ne produit pas un seul grain de blé et encore moins de la farine. D’ailleurs elle achète tous le reste : huile, pâtes, lentilles, conserves etc., par contre elle vend des bananes pour des consommateurs qui sont en Europe. Beaucoup moins parce que les européens, qui ne produisent pas de bananes, en achètent de plus en plus dans la zone dollar et en Afrique.

D’où la nécessité pour nous de comprendre comment fonctionne l’économie mondiale et de mettre en place une ALTERNATIVE pour notre pays.

*Alain Plaisir est fondateur du CIPPA

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