Opinion. Les problématiques de la non-scolarisation en Guyane et à Mayotte

La Fondation Jean-Jaurès a publié une note soulignant les difficultés persistantes de scolarisation dans les territoires ultramarins, notamment en Guyane et à Mayotte.

Jeanne Belanyi, directrice de l’Observatoire des Outre-mer de la Fondation Jean-Jaurès et Antoine Plancke, professeur en Guyane, mettent en lumière les obstacles structurels et les inégalités qui privent de nombreux enfants de leur droit à l’éducation, compromettant ainsi leur avenir et leur intégration.

Face à une croissance démographique élevée, en particulier en Guyane et à Mayotte, les infrastructures scolaires sont insuffisantes et peinent à suivre le rythme. La forte natalité et les limites de la capacité d’accueil des établissements scolaires exacerbent une situation critique, dans laquelle des milliers d’enfants ne sont toujours pas scolarisés. La Fondation Jean-Jaurès appelle à une politique éducative d’envergure pour remédier aux retards accumulés.

La note met également en évidence les obstacles administratifs et socio-économiques, notamment les « refus-guichet » ou l’exigence de pièces administratives « inutiles », qui empêchent des familles étrangères ou en situation précaire d’inscrire leurs enfants à l’école. Ces barrières créent une sélection informelle qui aggrave l’exclusion scolaire dans les zones les plus défavorisées.

Garantir un égal accès à l’éducation

Au-delà de l’urgence d’une réponse locale, la Fondation Jean-Jaurès souligne l’importance de mesures nationales adaptées, prenant en compte les spécificités des territoires ultramarins. Une approche territorialisée permettrait de lutter efficacement contre les disparités scolaires et de garantir aux enfants un accès équitable à l’éducation, indispensable pour leur intégration sociale.

En réaffirmant le rôle de l’école comme pilier central de l’égalité républicaine, la Fondation Jean-Jaurès appelle les autorités nationales et locales à mettre en œuvre des mesures concrètes pour garantir à chaque enfant, y compris dans les territoires ultramarins, un accès effectif à l’éducation. La non-scolarisation menace non seulement l’intégration sociale et économique des jeunes générations, mais aussi la cohésion nationale.

Investir dans des infrastructures scolaires, lever les barrières administratives, et adopter des politiques inclusives s’avèrent cruciaux pour offrir aux enfants de ces régions les mêmes chances de réussite que ceux de l’Hexagone.

La Fondation insiste sur l’urgence de rendre cette promesse d’égalité effective, afin que tous les enfants puissent bénéficier d’un cadre éducatif et d’un avenir digne de la République.

Par Jeanne Belanyi et Antoine Plancke (Fondation Jean-Jaurès)
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