PAR HERVÉ MARITON
La honte. Heureusement, CMA-CGM offre un chargement d’eau à Mayotte.
Mais, enfin, le rationnement de l’eau à Mayotte est une honte pour la France. Sans doute la sécheresse affectant l’île est-elle sévère, mais c’est l’implosion migratoire combinée à la très mauvaise gestion du service de l’eau qui conduisent à cette situation honteuse.
Les ardoises subies par les entreprises intervenant dans ce secteur n’auront pas aidé à faire avancer les choses. Et comment faire fonctionner l’économie dans ces circonstances ? Je devais aller, début octobre, à Mayotte à l’invitation de la CCI pour la première édition des « Assises de l’industrie ». L’évènement est
annulé. Là n’est pas le plus grave, mais comment convaincre d’innover, d’investir, de développer, d’embaucher dans un tel contexte ?
Bien sûr la sécheresse a sa part. Mais quid d’une forme de laxisme, de laisser-faire, d’insécurité juridique, économique, physique, d’un refus de voir ou de traiter les problèmes qui auront trop longtemps hypothéqué l’avenir économique et social de Mayotte.
Et Mayotte n’est pas seule concernée… Voyez les problèmes d’eau en Guadeloupe. Ce n’est pas aussi grave qu’à Mayotte, mais déjà bien handicapant pour la vie quotidienne, l’activité des entreprises, le développement du tourisme. Les entreprises ont besoin d’un Etat de droit, d’un Etat efficace.
La joie, l’inscription de la montagne Pelée au patrimoine mondial de l’Unesco est un beau succès de la France, du Gouvernement et de tous les acteurs martiniquais mobilisés !
« Tout le monde est allé dans le même sens pour une fois, de façon remarquable » s’est réjoui Christian Rapha, le maire de Saint-Pierre. Ce succès doit permettre de mieux développer le tourisme dans le nord de la Martinique et dans l’île entière. Saint-Pierre est l’un des « Plus beaux détours de France » et le mérite bien !
Ridicule. Le Gouvernement vient de découvrir, à l’été 2023, qu’un amendement voté au Parlement à l’automne 2019 pour la loi de finances 2020, posait des problèmes légistiques au regard des règles européennes. Il s’agit de l’expérimentation de duty-free pour les croisiéristes à Fort-de-France et Pointe-à-Pitre.
L’objectif est de favoriser la fréquentation des commerces du centre-ville. On rêve d’un fonctionnement plus fluide et plus rapide de la machine administrative
française. On pourrait prendre cela pour un gag s’il ne s’agissait d’en pleurer. Au fait, l’Unesco vient d’offrir un nouvel atout pour développer le tourisme…