PAR HERVÉ MARITON*
Les enjeux de la vie chère sont complexes et sensibles. Il n’est utile d’y ajouter ni déclaration tonitruante ni incohérence. Hélas, le budget pour 2025 prévoit une augmentation sensible de la taxe de solidarité sur les billets d’avion.
Entendons-nous, cette taxe, initialement proposée en 2005 par Jacques Chirac pour financer l’aide au développement et particulièrement lutter contre le SIDA en Afrique, est devenue une taxe de rendement destinée à approvisionner le budget de l’Etat. Cette taxe va, selon les classes de voyage, augmenter considérablement, tripler voire davantage.
Cette mesure joue contre les compagnies aériennes desservant les Outre-mer, dont beaucoup sont en difficultés financières, et risque, à terme, de limiter la concurrence et donc de provoquer une augmentation supplémentaire du prix des billets. Elle joue contre les touristes en renchérissant la destination.
Elle joue contre les consommateurs ultramarins rendant les voyages vers la métropole plus coûteux, dégradant ainsi leur pouvoir d’achat. Tout le contraire de ce que les pouvoirs publics disent vouloir faire.
Les compensations proposées – augmentation des crédits de LADOM – sont très insuffisantes en ce qu’elles ne concernent pas – et de très loin – tous les publics, en ce qu’elles excluent nos concitoyens du Pacifique et de Saint-Pierre et Miquelon.
Le ministre nous a rassuré, cherchant un correctif à négocier avec Bruxelles. Nous y comptons bien.
*Président de la Fédération des Entreprises des Dom