PAR LE DR ANDRÉ ATALLAH
Les conclusions du CIOM ont abouti à 72 mesures présentées par la Première Ministre ce 18 juillet. Dans un document de 60 pages, deux sont consacrées à la santé et figurent dans la rubrique « Améliorer la vie quotidienne dans les Outre-mer ».
Une page précise ce qui a été fait dans le domaine de la santé et une autre relate les 3 mesures consacrées à la santé : renforcer l’offre médico-sociale en faveur des personnes en situation de handicap – Réduire les délais de prise en charge des cancers – Créer le service territorial d’incendie et de secours à Saint-Martin (STIS).
Bien sûr rien n’est figé, cependant la FHG, Fédération Hospitalière de Guadeloupe regrette que des mesures aussi importantes concernant la santé n’y figurent pas telles que :
– L’attractivité médicale et l’amélioration de l’environnement et des conditions de travail des professionnels de santé
– Le rattrapage sanitaire, inégalités territoriales de santé et continuité territoriale, en termes de lits de soins critiques et en termes de gros équipements (acquisition et fonctionnement)
– La situation financière des EPS (Etablissements Publics de Santé) à travers les MIG (Mission d’intérêt Général) et la révision du coefficient correcteur géographique pour l’Outremer
– La coopération entre les EPS de la Guadeloupe et la coopération et la Caraïbe
– La place de l’hôpital dans le cadre du vieillissement de la population.
Depuis notre arrivée à la gouvernance de la Fédération, la première mission a été d’élaborer une plateforme de propositions pour une amélioration du système de santé en Guadeloupe.
Le document d’une cinquantaine de pages a été transmis aux tutelles et parlementaires. La thématique de la situation financière des hôpitaux reste fondamentale ; et pour cela nous travaillons à défendre le principe d’une dotation complémentaire spécifique aux DOM ; la MIG (Mission d’Intérêt Général DOM), et ce du fait de l’existence indispensable d’activités structurellement déficitaires et du caractère insulaire et exigu des territoires.
Il est important pour nos EPS de prévoir un « accompagnement contractualisé » sur objectifs et dégressif, permettant progressivement de sortir de ce système d’aides et de ramener ces établissements aux standards attendus de tout établissement de santé, tout en intégrant les spécificités ultra-marines.
Cet accompagnement serait calculé annuellement par établissement en fonction de leur situation initiale objectivée, d’objectifs co-arrêtés et ferait l’objet d’une contractualisation avec les ARS.
Très rapidement nous prendrons l’attache du ministre de la Santé et du ministre délégué aux Outremer récemment nommés afin que ce CIOM soit vite enrichi de ces mesures indispensables pour sauvegarder notre système de santé. Dossier que nous travaillons avec nos collègues des autres régions d’Outre-mer.
Basse-Terre le 21/07/2023
*Président de la Fédération Hospitalière de Guadeloupe