PAR CHRISTIAN BAPTISTE*
Ce vendredi 17 février 2023, mes collègues députés et moi-même prenons acte de la fin des discussions parlementaires portant sur le projet de réforme des retraites.
Après plusieurs jours et nuits de débats intenses et passionnés, il n’y a pas d’autres mots pour décrire officiellement mon ressenti et ma position intime sur le sujet, si ce n’est qu’outre le fait d’être perfectible, je demeure profondément convaincu que ce projet de réforme est à la fois injuste et inéquitable pour les Françaises et les Français, et singulièrement pour nos territoires dits d’outre-mer.
Injuste et inéquitable lorsqu’on sait qu’aucune étude d’impact n’a été réalisée par le Gouvernement sur les conséquences qu’auraient une telle réforme pour nos retraités ultramarins.
Injuste et inéquitable, lorsqu’on sait qu’aucune mesure concrète et satisfaisante n’a été envisagée pour mettre fin aux disparités existantes entre les pensions de retraite des retraités hexagonaux et celles des retraités ultramarins.
Injuste et inéquitable, lorsqu’à défaut de mettre à contribution les personnes (morales et physiques) à haut-revenus, il est encore une fois demandé aux plus modestes de faire des efforts en travaillant deux ans de plus.
Injuste et inéquitable, lorsqu’on impose à la représentation nationale de discuter d’un sujet aussi important pour les Français(es) sous la menace d’un article 49.3 ou dans les délais contraints que nous imposent l’application de l’article 47.1 de la constitution.
Injuste et inéquitable, lorsque pour justifier la réforme du système des retraites des Français, le Gouvernement invoque un déséquilibre budgétaire aggravé, alors que le président du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) nous informe que notre système des retraites serait excédentaire de 3,2 milliards d’euros au titre de l’exercice 2022, et que le déséquilibre financier annoncé au titre des années suivantes pourrait être corrigé par d’autres mécanismes qu’un impôt sur la vie des français.
Enfin, injuste et inéquitable, lorsqu’il est d’évidence qu’il s’agit d’une réforme de retraite rejetée massivement par le peuple.
Pour toutes ces raisons, je me vois contraint de m’inscrire en opposition vis-à-vis du projet de réforme qui nous a été présenté par le Gouvernement.
Pour autant, cela ne suffit pas à me convaincre de voter la motion de censure du Rassemblement National, présentée comme un « référendum parlementaire » destiné à clarifier les positions de chacun des députés présents dans l’hémicycle sur le sujet de la réforme des retraites.
Pourquoi ? Tout simplement parce que je suis un homme de conviction et de valeurs qui se refuse à subir le dictat de quelconques groupes politiques poursuivant une pure logique de politique politicienne dépourvue de tout intérêt pour le peuple que je représente.
Sur le fond, ma position est claire et connue de tous. En cela, nul besoin d’accorder mon vote à la motion de censure du Rassemblent National pour le faire savoir.
*Député de la Guadeloupe