PAR OLIVIER NICOLAS*
Mis en échec par l’opposition résolue et déterminée des Français, de l’ensemble des forces syndicales et des forces politiques de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale, Emmanuel Macron et son Gouvernement ont dû admettre qu’ils ne disposaient pas d’une majorité à l’Assemblée nationale pour adopter la réforme des retraites.
Mais, au lieu d’en prendre acte et de renoncer à un recul de l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans dont personne ne veut, l’exécutif minoritaire dans le pays et à l’Assemblée nationale fait le choix du passage en force par l’article 49-3.
Ainsi, cette réforme des retraites tourne au naufrage démocratique et démontre la volonté du pouvoir de gouverner seul au mépris d’un dialogue social qu’il s’est obstinément refusé à renouer.
Face à cette attitude, le risque d’un durcissement du mouvement social est réel.
Les socialistes et leurs alliés au Parlement utiliseront tous les recours constitutionnels à la disposition des députés et des sénateurs pour continuer de mettre en échec cette réforme.
Une réforme qui fera très mal au pays, mais dont les impacts seront encore plus désastreux dans les Outre-mer et singulièrement en Guadeloupe, comme l’ont démontré durant les débats les sénateurs Victoire Jasmin et Victorin Lurel, ainsi que les députés Elie Califer et Christian Baptiste.
En Guadeloupe, cette réforme aura été un non-sujet pour les exécutifs de la Région et du Département et leurs majorités qui n’ont jamais pris position alors même qu’elle va précipiter de nombreux futurs retraités dans la précarité et dans la grande pauvreté.
Si par malheur, elle devait entrer en vigueur, ceux qui n’ont rien dit ou qui sont restés dans le « ni pour, ni contre » — comme le sénateur qui n’a pas pris part au vote — ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas.
*Premier secrétaire du Parti socialiste de Guadeloupe