Opinion. La Fedom très inquiète pour les Outre-mer

On ne lit pas assez la lettre de la Fédération des entreprises des Outre-mer. On y trouve, en avant, un éditorial. C’est un point de vue, concocté par le président Jean-Pierre Philibert et ses équipes. Bonne lecture !

« Ce jeudi 15 avril, la Guadeloupe a accueilli le premier airbus A330 neo de la compagnie Corsair, avion de nouvelle génération moins bruyant et moins polluant. 
Mais, derrière cette belle image, après plus d’une année de crise, le secteur, très lourdement endetté, continue de s’enfoncer en l’absence de visibilité sur les conditions d’une « reprise » sans cesse décalée à une date inconnue et les incertitudes sur l’effectivité du soutien financier de l’Etat attendu par certaines compagnies ultramarines majeures en grandes difficultés.

Or, la saison d’été approche et sachant qu’il faut en moyenne environ deux mois aux touristes pour se « positionner », et que les congés bonifiés ne figurent toujours pas dans la liste des motifs autorisant les déplacements, beaucoup redoutent la saison noire de trop.

Plus grave encore, derrière la menace qui pèse sur l’équilibre du secteur aérien outre-mer, c’est bien l’ensemble du développement économique et social de nos territoires qui pourrait en être affecté à terme.

Depuis Paris, on oublie trop souvent que certaines lignes comme Pointe-à-Pitre / Fort-de-France enregistrent les flux les plus importants du bassin caribéen avec près de 600 000 passagers transportés par an.

Outre-mer ces « ponts aériens inter-îles » permettent à de nombreuses entreprises et à leurs salariés de conclure des affaires, d’assurer un rendez-vous, de résoudre une difficulté dans une même journée. Ces « ponts » génèrent des activités économiques très fortes et essentielles.

Depuis Paris, on néglige parfois le rôle essentiel du transport aérien pour assurer la continuité territoriale dans un archipel comme la Guadeloupe et ses îles ou encore en Polynésie Française, grande comme l’Europe, ou pour les territoires les plus enclavés, comme Wallis et Futuna ou Saint-Pierre et Miquelon.

Ce n’est pas pour rien que le gouvernement de Nouvelle-Calédonie détient 99% du capital d’Aircalin ; que celui de Polynésie Française possède près de 85 % du capital d’Air Tahiti Nui ou encore qu’à La Réunion, la Région et le Département détiennent près de 87% du capital de la compagnie Air Austral.

Enfin et surtout, le transport aérien ultramarin, dans sa diversité, constitue l’élément essentiel pour le développement du tourisme. 

Au delà des paroles…

Dans un tel contexte, au-delà des paroles qui se veulent rassurantes comme celles de Bruno le Maire la semaine dernière en réponse aux sénateurs Teva Rohfritsch et Jean-Louis Lagourgue concernant le soutien annoncé aux compagnies Air Tahiti Nui et Air Austral, il y a les actes.

Les actes qui doivent permettre de garantir très vite et en toute équité le soutien financier effectif et indispensable au maintien de ces opérateurs essentiels au développement économique de leur territoire.

Les actes qui doivent dès à présent conduire à définir les conditions précises permettant la réouverture du ciel dès le mois de mai et d’envisager la reprise du tourisme cet été vers les territoires ultramarins, ainsi que l’on rappelé les acteurs du tourisme réunionnais dans leur courrier adressé le 12 avril à Sébastien Lecornu.
 
Les actes en faveur de l’accélération Outre-mer des campagnes de vaccination. Car à date, il apparaît clairement dans les dernières données disponibles de Santé Publique France que les Outre-mer connaissent toujours un sévère retard dans la campagne de vaccination par rapport à l’Hexagone 

Les actes car aujourd’hui c’est bien l’ensemble du développement économique et social outre-mer qui est menacé !

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