Opinion. « Indemnité inflation: un pansement sur une jambe de bois »

Président de Régions et Peuples solidaires, parti politique qui fédère 13 organisations, dont l’Union Démocratique Bretonne, le Parti Nationaliste Basque…, Gustave Alirol réagit suite à l’annonce du gouvernement d’attribuer une indemnité aux faibles revenus. Le parti politique dénonce une « réponse à l’urgence sociale » qui ne règle pas le fond du problème.

Gustave Alirol.

Face à l’accélération de la hausse du coût de la vie (+2,2 % depuis septembre 2020) et à la flambée des prix du carburant en particulier (+30 % en un an), le premier ministre Jean Castex a annoncé la création d’une « indemnité inflation » de 100 € qui sera versée à toutes les personnes qui gagnent moins de 2000 € net par mois.

Ce coup de pouce, décidé certainement par crainte de voir ressurgir les Gilets Jaunes, est une solution conjoncturelle. Elle est certes appréciable pour ceux qui en bénéficieront, mais elle a pour limite d’agir sur les conséquences et non à la racine du problème. Car, le fond du problème : c’est la dépendance aux énergies fossiles et aux pays producteurs de pétroles.

« Le prix du carburant est condamné à devenir prohibitif. »

Par effet mécanique, l’envolée des cours du pétrole (17,02$ au lendemain du confinement planétaire en avril 2020 à 85$ aujourd’hui) a provoqué une hausse spectaculaire du prix des carburants. Cependant, le prix du baril est loin de son niveau historique où il frôlait les 140$ en juin 2008.

La relance économique mondiale post-covid, les tensions internationales, la raréfaction des hydrocarbures, ainsi que la hausse programmée de la taxe carbone sur les produits pétroliers (utile à la conversion écologique des transports) rendent inévitables l’explosion du prix de l’essence. Le prix du carburant est, par conséquent, condamné à devenir prohibitif.

« Le gouvernement choisit la fuite en avant. »

« L’indemnité inflation » est une subvention à la consommation de carburants. Si elle est une forme de réponse à l’urgence sociale, en l’absence d’annonce visant à la sortie de la dépendance aux énergies fossiles, le gouvernement choisit la fuite en avant.

Pour Régions et Peuples Solidaires, « fin du mois et fin du monde » sont indissociables. Des mesures sociales et économiques ciblées devront être prises pour tenir compte des contraintes territoriales. La ruralité, la montagne et l’insularité sont en effet davantage affectées par le prix des carburants et la dépendance à la voiture individuelle que les zones urbaines.

La relocalisation de l’économie ainsi que la souveraineté énergétique et alimentaire des territoires sont la condition à la sortie de la dépendance aux énergies fossiles. C’est l’ambition que devons avoir pour un monde juste et durable mais qui manque cruellement à Emmanuel Macron et au gouvernement.

Gustave Alirol, président de Régions et peuples solidaires

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