PAR DIDIER DESTOUCHES
Sabotages et pénurie d’eau… Nous voilà une fois de plus plongés dans de belles galères en raison d’une malveillance à notre propre égard.
Parfois on me reproche cet intérêt qui serait trop prononcé dans le monde d’aujourd’hui pour l’éthique, les valeurs d’humanité, et l’amour tout simplement pour autrui…
Mais, le simple bon sens ne devrait-il pas nous empêcher de nous causer autant de torts, de nous limiter et de nous réduire quotidiennement à de la souffrance et à de la haine gratuite pour nous-mêmes. Les mots ne sont pas trop forts !
Il suffit de voir la noirceur des regards sur la route, le niveau d’insultes à la moindre contrariété subie, le taux de féminicide.
Sans parler de la violence gratuite, les sévices infligés à notre environnement, la peur de l’insécurité qui s’installe dans nos foyers, les incivilités et le manque de solidarité face aux adversités endogènes.
À tout cela faudrait-il vraiment se réfugier derrière le « Y bon kon sa » ? Faudrait-il se contenter d’une culture du soi-disant Fann Tchou pour se contenter de cette déshumanisation croissante de nos comportements.
Sommes-nous tous condamnés à nous parler avec des émojis sur les réseaux histoire d’éviter de perdre du temps à communiquer vraiment avec les autres (avec des mots et des phrases). N’avons nous plus de temps pour prendre soin des autres et de nous même ? Pour nous parler, pour nous comprendre. Où sont nos lieux de résilience collective aujourd’hui ?
N’avons nous pas assez écouté Patrick et Kassav ? « A ka manman sé sèl koté »… mais que donnons-nous à nos séniors et ainés ? Que faudrait-il pour que nous soyons pleinement conscients que rien ne prédispose l’Homme à être un loup pour l’Homme et le monde à être une jungle hostile. Il faut de tout pour faire un monde mais et si il ne lui fallait en fait que… du respect et de l’amour ? Et si la bienveillance était le vrai et seul moteur du bonheur pour tous et du progrès ?
Regardons comment le mal se déploie sans limite dans le monde et chez nos voisins proches. Voulons-nous suivre aussi ce chemin là ?.. Nos ancêtres n’ont-ils pas assez souffert ? Eux qui devaient se lever à 4 heures du matin pour aller chercher de l’eau à des kilomètres, pieds nus sur des chemins de pierre et de boue.
Je suis Guadeloupéen et fier de l’être. Je suis fier de tout ce que nous avons déjà accompli chez nous et dans le monde. Et je me refuse à croire que nous sommes condamnés à nous déchirer et à nous saboter. Que des milliers d’enfants ou de jeunes soient privés d’école ou de cours, et privés sans raisons apparentes d’eau… Awa !!
Nou pé pa kontinyé kon sa. NOU PA MÉRITÉ SA !
Aujourd’hui, cette pénurie d’eau m’a permis de partager un moment de rires et de communication positive à la caisse d’un supermarché. Un simple moment d’humanité lié à un acte de malveillance. Oui, de la lumière peut naître du mal. Mais elle peut surtout être notre bien commun le plus précieux et le mieux partagé. Et c’est cela la vocation même de notre peuple. Je le crois et le croirai toujours.
Bon courage à nous. Lanmou !
Juriste et écrivain
