Opinion. En temps Covid : politique 3.0 et masque blanc

PAR RAYMOND OTTO

Ce temps Covid nous aura fait avaler un nombre incalculable de couleuvres relayé par les plus grandes éminences grises de notre territoire et du national. « À défaut de reconnaitre qu’une gestion trop financière de la santé nous aura conduit à la rupture de la prise en charge même de la santé… ».

Depuis plus d’un an, nous sommes en train de construire une génération de futurs sachants qui ne sauront plus faire la différence entre deux notions : sémantique et sémiologie.

En une année et demie de traitement pandémique, nous avons su créer, artificiellement, une dîme de 135€ pour compenser le coût des mesures barrières et une nouvelle forme de délinquance, pour récidive du non-respect des dites mesures barrières. Autrement dit, vous pouvez être accusé d’homicide involontaire ou être redevable d’une peine amende pour le non-port d’un masque qui ne vous protège de rien, exception faite des pollutions humaines et peu ou prou d’un virus.

« Un processus de rattrapage
par effet de strabisme. »

Dans le même ordre d’idées, nous en sommes arrivés à restreindre nos libertés individuelles, pour faciliter la circulation d’un virus, qui lui n’en n’avait cure et vaquait à ses occupations. Il vous était recommandé de rester chez vous car la mère patrie n’était plus en mesure d’assurer votre protection sanitaire, alors même que vous continuez à y pourvoir par l’entremise de vos impôts.

Ce virus aura permis en termes sémiologiques de mieux comprendre l’appellation de vieux continent, assignée aux pays qui composent l’Europe. Et dire que, chez nous, nombre de nos politiques et/ou de personnes se rattachant à cette appellation contrôlée, voulaient inscrire le Pays-Guadeloupe dans un processus de rattrapage par un effet de strabisme convergeant avec leterritoire national.

« Aucune perspective
pour les populations. »

Ce temps Covid aura balayé d’un revers de masques, la départementalisation et les décentralisations successives, pour renvoyer ce territoire à sa situation de comptoir historique, voire de danseuse de la république, si ce n’était d’entraineuse de dispositifs européens qui n’offraient aucune perspective réelle aux populations qui la composaient. En deux années, comme à la lueur d’un phare lointain, nous allions nous réveiller dans un Pays-Ehpad où les soignants venaient « en nombre » de nos outremers et ne semblaient pas pour autant vouloir vraiment assurer la charge de nous soigner.

Or, de cette escroquerie intellectuelle que l’on aura nommée « départementalisation », cette dernière aura permis à la France de proposer un projet d’avenir à ses cadres par le biais d’emplois réservés et/ou nommés et de proposer à des autochtones qui n’avaient pas su comprendre les subtilités de l’œuvre de Frantz Fanon, de se faire leur place au soleil, en omettant au passage, qu’ils étaient issus de ce territoire et donc de ce soleil.

« Combines et autres tromperies. »

Ce temps Covid aura mis en lumière, une paupérisation accrue de populations qui l’étaient déjà par essence et qui auront mis tous leurs espoirs dans des institutions qui avaient en charge de les protéger, voire de les prémunir contre le malheur. A ce moment précis, il convient de se rappeler que nous étions coutumiers des combines et autres tromperies de nos hommes politiques sans envergure, désireux de s’inscrire dans une logique de parti, loin des préoccupations locales.

Néanmoins, nous n’étions pas préparés à la venue des scandales financiers au féminin et encore moins aux trusts familiaux dont le Pays-Guadeloupe ne se remettra pas de si tôt. Derrière leurs masques blancs de la pureté originelle, ces grandes bourgeoises vont oublier que la politique 3.0 ne s’attarderait ni sur les liens familiaux et encore moins sur le grand âge.

Ce temps Covid aura montré les limites de la duperie organisée avec les associations depuis tantôt et singulièrement dans la gestion des fonds publics, sans véritablement se plier aux contraintes liées aux différents temps de contrôle et de bonne gestion. On aurait pu penser que l’obligation d’être titulaire d’un titre d’état et ou d’un concours aurait pu limiter l’accès à des emplois « réservés ».

Néanmoins, force est de constater que la forte activité du tribunal administratif depuis peu, sera venue rappeler que nous étions porteurs d’un déficit de bonne gestion et de bonne foi.

* Raymond Otto est anthropologue

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