Opinion. Défendons la liberté d’expression

PAR MARYSE ETZOL

Comment ne pas considérer menacé le droit de s’exprimer librement, quand on apprend que Luc Reinette a été convoqué devant un juge pour avoir donné son point de vue sur le rôle de notre jeunesse ?

Quelle que soit l’opinion qu’on pourrait avoir sur ses engagements, Luc Reinette est une personnalité guadeloupéenne et à ce titre doit avoir le droit de s’exprimer en toute liberté.

Cela nous rappelle, hélas, le temps de la censure qui interdisait la parution du Progrès Social ou de L’Etincelle dans les années 60.

La censure aura toujours comme effet inévitable la construction d’une résistance qu’il faut lui opposer au nom de la démocratie et de la liberté d’expression.

Dans le texte incriminé, je n’ai vu s’exprimer aucun appel à la haine de l’autre, aucun propos raciste. J’y ai juste relevé un appel à la construction de nous-même que partage une grande majorité de responsables guadeloupéens.

« Ayez confiance en vous, ayez une haute estime de vous, soyez fiers de vos aïeux qu’ils viennent d’Afrique ou d’Inde. Ayez toujours la tête haute face à l’autre, ne baissez jamais les yeux ! Jeunes de notre Pays la Guadeloupe ! Vous avez le pouvoir d’agir. »

Je ne partage pas toutes les idées de Luc Reinette, en particulier sur l’indépendance. Mais je considère qu’il a le droit de les exprimer dès lors qu’il n’enfreint pas la loi.

J’estime que toutes les contributions au débat sur l’avenir de notre pays, dans le sens d’une plus grande responsabilité locale, doivent être entendues.
Je rappelle, à ceux qui feignent de l’ignorer, que la Guadeloupe est un pays d’accueil qui sait recevoir ses visiteurs dans le respect de notre culture, de nos traditions et de notre dignité.

Le respect de cette identité, tout comme le droit de faire nous-mêmes nos choix de société en exprimant nos points de vue restent des valeurs qui ne sont pas négociables.

Si nous ne voulons pas disparaitre en tant que peuple, nous devons tous nous opposer sans concession à toutes les atteintes contre notre droit imprescriptible à être des Guadeloupéens.

Maryse Etzol est maire de Grand-Bourg et présidente de la Communauté de communes de Marie-Galante

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