Opinion. « De plus en plus vulnérables face au dérèglement climatique »

Suite au passage dévastateur de la tempête Fiona en Guadeloupe, des citoyens de Martinique, Guadeloupe et Haïti agissant pour le climat et le vivant, animateurs d’ateliers de sensibilisation, membres d’associations pour la préservation du vivant, membres de groupes de réflexion pour décarboner notre économie et notre dépendance aux énergies fossiles, réagissent.

Le passage de la tempête Fiona dans la nuit du 16 au 17 septembre nous rappelle l’extrême vulnérabilité de nos territoires insulaires de Guadeloupe et de Martinique. Nous déplorons en Guadeloupe, le décès d’une personne, emportée avec sa maison. Les chaussées dévastées, les voitures emportées, le débordement des rivières et les ponts arrachés témoignent de la puissance du phénomène.

Les pluies torrentielles ont charrié quantités de déchets, de débris, d’hydrocarbures et de polluants en tout genre qui viennent affecter nos milieux terrestres, aquatiques et marins déjà fortement menacés. Les activités économiques à des degrés divers seront également impactées. Nous devons nous rappeler qu’avec le changement climatique, ces phénomènes météorologiques seront de plus en plus violents.

Sécheresses, inondations, cyclones…

La tempête Fiona, devenue ouragan, à Porto Rico.

Mais, nous devons surtout prendre conscience que ce sont nos activités émettrices de gaz à effet de serre qui sont la cause de ces dérèglements climatiques.

Nous serons assurément amenés à subir d’autres aléas climatiques : montée du niveau de la mer, sécheresses, inondations, vagues de submersions, cyclones, vagues de chaleur océanique…

La répétition de ces catastrophes climatiques « causera des impacts irréversibles en poussant les systèmes naturels et humains au-delà de leur limite d’adaptation », met en garde le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Le GIEC rappelle que « l’inégalité, la marginalisation, les schémas historiques et permanents d’inégalités tels que le colonialisme », nous rendent davantage vulnérables aux effets du dérèglement climatique.

Un défi sans précédent

Au moment où la tempête Fiona poursuit sa trajectoire vers les Grandes Antilles, nous avons une pensée émue pour nos voisins Caribéens qui seront probablement touchés. Le changement climatique est un défi sans précédent pour l’espèce humaine. Il questionne notre vivre-ensemble et notre relation au vivant et à la biodiversité. Il nous impose des changements structurels et socio-culturels en profondeur pour basculer vers des modes de vie bas carbone, sobres, respectueux du vivant et socialement justes.

Pour agir rapidement et à la hauteur des enjeux, nous devons immédiatement renoncer à certaines activités et en réduire d’autres. Cela exige de notre part de la lucidité, du courage, de l’éthique et de la solidarité. On ne peut pas faire face à des problèmes que l’on ne comprend pas.

Nous, citoyens agissant pour le climat et le vivant, exhortons nos responsables politiques ainsi que tous les acteurs du tissu socio-économique à se former pour comprendre les causes et les conséquences du changement climatique.

Les signataires : Jean-Christophe Bambou, directeur de recherches, Dr Jean-Marie Flower, écologue, comptable carbone, réviseur du 6e rapport du groupe de travail atténuation du GIEC, vice-président de l’association Vivre, David Julius, conseil et formation en management durable et stratégie d’entreprise bas carbone, Martine Lheureux, sensibilisation, stratégie adaptation et résilience, climat et limites planétaires, Messerne Sagesse, écologiste, président de l’association Maison Verte d’Haïti, Sébastien Trasbot, citoyen.

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