Par JAVIER PRADA
La preuve la plus claire de ce que sont les priorités de ce gouvernement est dans l’image où une infirmière est vue avec un morceau de carton, attisant le dos brûlé d’un des pompiers.
La catastrophe survenue dans les dépôts de carburant de la baie de Matanzas s’ajoute à une longue liste de malheurs survenus en très peu de temps, qui ont fini par alimenter la superstition des Cubains.
Certains disent que le pays est maudit ; d’autres, que Díaz-Canel est « guignard », et les alléluias qui invitent au repentir ne manquent pas car le royaume de Dieu est proche, avertissement réglementaire en temps de malheur.
Díaz-Canel lui-même a admis que « nous avons la guigne » parce qu’il n’y a aucun moyen de résoudre la crise économique sans atténuer au moins la crise de l’approvisionnement en carburant ; carburant qui se répand, brûle et émet des gaz dangereux dans l’atmosphère d’une île on ne peut plus sombre.
Il y a eu tellement « d’accidents malheureux » à des dates rapprochées (tous sous enquête), que ce qui s’est passé à Matanzas ne devrait avoir d’autre cause que la négligence et l’incapacité d’un gouvernement qui n’est intéressé qu’à étirer la guimauve aussi loin qu’il le peut, dans le seul but de continuer à collecter des dollars puis de les faire disparaître sans avoir amélioré une seule des infrastructures précaires du pays.
Il n’est pas nécessaire de calculer les probabilités réelles que dans trois mois deux éclairs frappent la zone industrielle de Matanzas ; ni remettre en cause la qualité et l’entretien des paratonnerres qui devaient protéger chacun des gisements.
La preuve la plus claire de ce que sont les priorités de ce gouvernement est dans l’image où une infirmière est vue avec un morceau de carton, attisant le dos brûlé d’un des pompiers.
Cette photographie brise l’âme; d’autant plus que toutes les ressources qui devraient être consacrées aux hôpitaux de ce pays reposent sur le confort d’une poignée de ventouses insensibles, cupides et sans cœur, qui prospèrent bien loin des flammes.
Il suffit d’imaginer à quel point une brûlure au deuxième ou au troisième degré peut faire mal, et à quel point il doit être désespéré de ne pas pouvoir compter sur le soulagement d’une pièce chauffée en plein mois d’août, pour que plus jamais personne ne reparle de la « l’effort » que fait l’Etat pour assurer quoi que ce soit. I
l y a 17 pompiers disparus et un instantané qui explique exactement pourquoi. On les voit là, presque coincés dans le feu avec les lances de routine, tout au plus utiles pour éteindre un incendie domestique.
Ils étaient si proches parce que le gouvernement révolutionnaire ne garantissait pas l’équipement ou la technologie nécessaires pour faire face à ce genre de catastrophe ; tout comme il n’y avait aucun souci pour entretenir les paratonnerres et les relier correctement au sol, selon deux sources interrogées par Diario de Cuba.
Le régime cubain est matériellement si misérable qu’il a été contraint de demander l’aide internationale. Et il est si misérable moralement qu’il n’a accepté que celui des pays « amis », car ce sont eux qui sont prêts à ne pas dire au monde ce qu’ils vont vérifier de leurs propres yeux sur la scène.
Si la cause de l’incendie était une négligence ou une erreur humaine, cela n’échappera pas à l’œil d’un pompier expérimenté ; mais tant que vous êtes mexicain ou vénézuélien, tout reste à la maison.
Seuls les « conseils techniques » ont été acceptés des États-Unis ; pas d’aide en face à face.
Ils craignent que l’histoire éclair ne devienne plus qu’une fatalité isolée ; que l’on sache qu’en allouant des milliards à la propagande, à la répression interne et à l’ingérence internationale, ils n’ont pas pris soin de protéger la vie des Cubains.
Il y a trois mois, l’explosion de l’hôtel Saratoga s’est produite et maintenant cela se produit, au milieu d’une épidémie de dengue hémorragique, avec des cas de COVID-19 en augmentation et une crise générale qui depuis longtemps est devenue incontrôlable pour Díaz-Canel et votre armoire à triglycérides.
Il semble que le malheur ne nous donne pas de répit ; mais cela n’a rien à voir avec les « salaires », bien que tout le monde dise que Díaz-Canel est adepte d’Oshogun
La vérité se voit dans les images de Matanzas, ses enfants courageux, ses infrastructures sanitaires détériorées et les milliers d’évacués qui ont dû quitter leurs maisons dans le pire scénario socio-économique depuis 1959.
Le même gouvernement qui a les pompiers en haillons et sans ressources, tandis que les troupes anti-émeutes exhibent des uniformes et des dispositifs modernes pour réprimer.
Les habitants de Matanzas entendront une fois de plus le tempo de la misère actuelle et du sacrifice nécessaire, mais cette fois de la bouche de la femme qui, il y a quelques années, au milieu du Sommet des Amériques et n’épargnant aucun commérage, a crié à un journaliste que « les Cubains sont riches ».
Susely Morfa est aujourd’hui la première secrétaire du Parti communiste à Matanzas, et beaucoup aimeraient lui demander où est la richesse d’un pays dont les infirmières doivent attiser les brûlures des citoyens qui ont risqué leur peau pour protéger leurs compatriotes, et les biens d’un État qu’il a permis aux hôpitaux de la ville de devenir littéralement des porcheries, faute d’investissements.
Ce n’est pas une malédiction qui pèse sur Cuba. C’est la continuité ; l’évidente méchanceté d’un gouvernement auquel on ne peut pointer une seule vertu. Tout ce qui ne fonctionne pas sur cette malheureuse île, chaque victime des nombreux accidents survenus ces dernières années, est de leur faute.
L’équipage et les passagers de l’avion qui s’est écrasé en 2018, les filles écrasées par un balcon dans la Vieille Havane, les milliers de morts du COVID-19, les 46 morts du Saratoga et les vies consumées par l’incendie dans la zone industrielle de Matanzas, c’est leur faute.
Il est impossible de voler un pays, de le piller et de l’affamer pendant plus de six décennies, puis de blâmer les gens ou la nature.
Source : Cubanet
Lien : https://www.cubanet.org/destacados/cuba-no-es-una-maldicion-es-la-continuidad/