Opinion. Basse-Terre, une ville à l’arrêt !

PAR MARIE-LUCE PENCHARD*

La réunion du conseil Municipal de Basse-Terre du 30 mai 2023 au cours duquel le budget a été voté en équilibre, inspire l’opposition conduite par l’ancien maire, Marie-Luce Penchard.

L’amélioration de la situation financière de la ville de Basse-Terre qui a commencé dès 2019 invite à moins de fanfaronnade.

Ce résultat est fragile quand on analyse l’ensemble du budget. Cette amélioration est en réalité le résultat des aides versées par l’Etat dans le cadre du COROM.

De plus on constate une réduction drastique des dépenses au détriment des basse terriens ; ce qui génère des économies. A titre d’exemple, la ville a reçu pour Fiona une enveloppe supplémentaire d’octroi de mer de la Région et n’a rien reversé via le CCAS aux habitants de Rivière des pères.

Elle ne fait rien en termes d’animation, comme par le passé, pour l’accueil des croisiéristes et n’aide plus l’ensemble des associations qui interviennent régulièrement dans les quartiers.

De plus avec l’absence d’une trésorerie suffisante, la ville est dans l’incapacité de réaliser un programme d’investissement, ce qui se traduit par les difficultés à récupérer les subventions obtenues faute de pouvoir justifier des paiements des dépenses.

Les opérations annoncées dans le rapport d’orientations budgétaire sont revues à la baisse, voire sont annulées et se réduisent à une peau de chagrin.

2023 se traduira par la fin des travaux de rénovation de la crèche de Rivières des pères, quelques travaux de voiries en fin d’année qui seront visibles en 2024. Pas de crédits prévus pour l’école de musique. Rien pour l’équipement sportif sur les mornes malgré les annonces du maire.

Adieu les travaux de rénovation de la maison Liensol avec son centre interprétation de l’architecture et du patrimoine dont nous avions obtenu l’inscription dans l’opération « Cœur de ville ». Il faudra, d’ailleurs rembourser l’avance de plus de 160 000 euros reçue de la Région dans le cadre de la convention gestion du FEDER !

Le budget 2023 est à l’image de ce que les basseterriens vivent au quotidien. La ville se meurt et ce ne sont pas les 4 tuk tuk qui vont renforcer l’attractivité du centre-ville.

Quel avenir pour la maison Chapp, l’un des plus anciens bâtiments de ville qui devait accueillir les services culturels de l’Etat et offrir une salle d’exposition ? Visiblement ce n’est plus la priorité de l’équipe en place.

Les débats autour du vote du budget 2023 ont montré que la municipalité de Basse-Terre est à l’arrêt complet et les révélations récentes sur le fonctionnement des services dénoncées récemment par un syndicat sur les conditions de recrutement du chef de projet « Cœur de ville » n’augure rien de bon pour l’avenir.

Avec les élus de « Basse en confiance » je continuerai à soutenir toutes les initiatives en faveur du chef-lieu en ma qualité de vice-président de la Région pour que l’accompagnement prévu par la Région Guadeloupe en faveur des communes soit poursuivi à l’instar du soutien important apporté par la collectivité régionale pour la création d’une maison de quartier à Petit Paris et la construction d’un plateau sportif au Carmel.

Ce budget est révélateur d’une absence de vision dès le départ, d’un manque de réflexion partagée et la confirmation d’une gestion qui se résume à une politique de communication et d’agitation médiatique au gré des opportunités, tout ceci en « trompe l’œil ».

J’en veux pour preuve des propos mensongers par l’annonce du premier budget voté en équilibre depuis plus de 10 ans ; alors que les budgets votés en déficit ont commencé en 2015 ; ce qui fait 8 ans. Face à une telle attitude, Les élus de l’opposition attendent l’avis de la CRC sur les comptes financiers de la ville de Basse-Terre pour se faire une opinion sur la véritable situation financière.

*Marie-Luce Penchard et les élus de « Basse terre en confiance »

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