Opinion. Agriculture : comment commercialiser les produits de la Caraïbe ?

Ministre de l’Agriculture, des Forêts, des Pêches, de la Transformation rurale, de l’Industrie et du Travail de l’archipel de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Saboto Ceasar considère comme une grande cause la mise en place d’un système de commercialisation des produits au profit des agriculteurs.

Ces deux dernières décennies (2000-2020), nous avons assisté à l’extinction de l’exportation rentable de bananes extra-régionales, en raison de l’évolution des conditions du marché en Europe. Au cours des dix dernières années, cela a créé une excellente occasion pour l’émergence complète d’une classe entrepreneuriale locale de trafiquants ou de commerçants de produits frais. Cette exportation a été principalement régionale.

La Dominique, les Iles Vierges britanniques, Sainte-Lucie…

Pour la plupart, la Dominique a saisi l’occasion en étant géographiquement plus proche des îles Vierges britanniques, pour presque monopoliser ce marché, tandis que les îles de Saint-Vincent-et-les Grenadines, Sainte-Lucie et la Grenade cherchaient à approvisionner le sud des Caraïbes. Ce commerce n’a été en grande partie réglementé que du point de vue de la quarantaine végétale et fonctionne en dehors de toute certitude contractuelle en matière de prix, d’offre et/ou de demande.

L’option de la diversification

L’archipel de Saint-Vincent-et-les Grenadines préconise vigoureusement une stratégie de diversification depuis 2001. Les succès obtenus jusqu’à présent sont les suivants :

  1. Le rétablissement de l’industrie du cacao, qui a permis au secteur privé d’exporter principalement au Royaume-Uni une barre de chocolat de classe mondiale
  2. La mise en place d’une industrie du bien-être médicinal à base de plantes, avec l’exportation de cannabis déjà faite vers l’Europe
  3. La croissance exponentielle du secteur de la pêche avec des produits marins exportés vers l’Asie
  4. Un commerce d’exportation de bétail vers la Grenade, avec des demandes non fournies de plusieurs autres États membres de l’OECO. Saint-Vincent-et-les-Grenadines a exporté des bovins d’une valeur d’environ 250 000,00 $ vers la Grenade en avril 2022 et Saint-Vincent-et-les Grenadines a fermement consolidé son espace sur le marché régional de la CARICOM, en Europe (principalement le Royaume-Uni et la France), à Miami et dans les Iles Vierges des Etats-Unis en tant que producteur de plantes sarclées de haute qualité destinées à l’exportation.

Les effets de la pandémie

La pandémie de Covid-19 a perturbé le commerce régional, où les marchés achètent à la majeure partie de nos agriculteurs par l’intermédiaire de trafiquants. En outre, les difficultés de rapatriement des fonds qui sont le produit des ventes, les éruptions volcaniques récentes, l’augmentation des coûts de production et du commerce résultant du conflit entre la Russie et l’Ukraine a conduit Saint-Vincent-et-les-Grenadines au point de basculement.

Soutenir la commercialisation des produits agricoles

L’archipel de Saint-Vincent-et-les-Grenadines propose non seulement d’intervenir, mais aussi de jouer à nouveau un rôle militant dans la commercialisation des produits agricoles qui ont besoin d’un soutien à la commercialisation. Il s’agit d’organiser un système au profit des agriculteurs et de tous les participants à la chaîne de valeur.

Pour la prochaine consultation nationale et régionale, la liste suivante, entre autres questions, sera soulevée pour discussion :

  • Quels produits seront ciblés par l’organisme de commercialisation ?
  • Quelle sera la structure et la propriété des actionnaires de l’entité qui faciliteront le commerce ?
  • Quels seront les rôles joués par Invest SVG, le Bureau des normes et les ministères de l’Agriculture, des Affaires étrangères et du Commerce, l’IICA…, les missions techniques des gouvernements amis, la Commission de l’OECO et le Secrétariat de la Caricom ?
  • Comment les exportateurs locaux traditionnels seront-ils intégrés ?
  • Quel modèle serait utilisé pour assurer la démocratisation complète de la chaîne de valeur dans l’intérêt de la création d’une plate-forme équitable pour toutes les parties prenantes ?
  • Quels seront les principaux marchés cibles ?
  • Comment le secteur de l’agro-transformation en plein essor et l’industrie hôtelière en pleine croissance seront-ils intégrés au processus ?
  • Le Corridor de production alimentaire de l’OECO sera-t-il lancé prochainement en tant que plate-forme de consolidation des produits de base commercialisés par une entité de Saint-Vincent-et-les Grenadines, qui seront agrégés avec des produits commercialisés pour l’exportation par des entités similaires à la Dominique, à Sainte-Lucie et à la Grenade et dans d’autres États de l’OECO ?
  • Quelles infrastructures seront nécessaires et où seront-elles placées pour maximiser l’efficacité ?
  • On s’attend donc à ce que, dans un court laps de temps, les intervenants construisent une plateforme de marketing.

Le modèle bien connu « construire, exploiter et transférer » sera exploré pour cette plate-forme. J’attends avec impatience une série de consultations nationales et régionales, le remodelage de l’appui technique des ministères de l’Agriculture de la sous-région pour accompagner ce projet, et la mise en commun des ressources au sein du secteur privé du pays et de la région pour faire avancer ce que je considère comme une grande cause.

Saboto Ceasar, ministre de l’Agriculture, des Forêts, des Pêches, de la Transformation rurale, de l’Industrie et du Travail de l’archipel de Saint-Vincent-et-les-Grenadines

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