PAR VICTORIN LUREL*
Moins de deux semaines après l’adoption par le Sénat de ma proposition de loi contre la vie chère, Manuel Valls, ministre d’État, ministre des Outre-mer, vient d’annoncer le dépôt, avant l’été, d’une grande loi reprenant pour une large part l’ensemble des mesures que je propose de longue date.
Cette annonce marque un véritable tournant dans la politique conduite depuis 2017 qui n’a eu de cesse de fragiliser voire d’annihiler les mesures que j’ai portées en 2012 et 2017. Chacun de nous peut aujourd’hui constater que le dogmatisme néolibéral d’Emmanuel Macron et de ses soutiens ont manifestement perpétué voire consolidé des structures de marché anticoncurentielles : l’opacité perdure, les rentes persistent et les concentrations et dominations demeurent.
Ayant fait de ce combat contre la vie chère un des pivots de mon engagement politique et de mes actions ministérielles comme parlementaire, j’accueille ainsi avec un certain enthousiasme l’annonce d’une nouvelle grande loi anti-trust outre-mer qui renoue avec le volontarisme politique déployé entre 2012 et 2017.
Au-delà de la reprise annoncée par le Gouvernement des mesures adoptées par le Sénat telles que le plafonnement des marges arrière, la transparence sur les comptes, les prix et les marges ou les nouvelles prérogatives de saisine de l’Autorité de la concurrence, je forme le vœu que ce futur texte offre de nouveaux outils puissants pour mener un plan de bataille global et structurel désormais nécessaire.
C’est dans cet esprit que j’ai tenu à adresser par écrit et de manière détaillée plus de 10 pages de pistes de réformes au ministre d’État, Manuel Valls.
Fourmillant d’idées en la matière, je me suis permis de lui transmettre de très nombreuses propositions législatives dans de nombreux secteurs (télécommunications, transports de signaux, bancaire, assurantiel, commerce, transport, logement, introduction d’un coefficient multiplicateur pour garantir un corridor de prix stable et raisonnable…) mais également des mesures réglementaires (décrets carburant, réglementation énergétique, renforcement des services de l’État, continuité…) qui sont de mesure à changer puissamment et immédiatement le quotidien de millions d’Ultramarins et conforter leur pouvoir d’achat.
Compte tenu de l’urgence à agir pour lutter contre ce fléau de la vie chère qui asphyxie nos peuples, je réaffirme ma volonté d’alimenter cette future loi de mesures efficaces, crédibles, concrètes et rapides.
Dès aujourd’hui, je me tiens à la disposition du Ministre d’État pour bâtir une loi ambitieuse répondant à une double exigence : celle de la salubrité économique et celle qui consiste à continuer d’intensifier la pression concurrentielle, seule
de nature à faire baisser durablement les prix.
*Victorin Lurel est sénateur de la Guadeloupe, ancien ministre des Outre-mer