Avant un nouveau meeting du Collectif des organisations en lutte contre l’obligation vaccinale et le pass sanitaire, ce 16 décembre, à Pointe-à-Pitre, l’UTS-UGTG tenait, ce jeudi en fin de matinée, une conférence de presse sur la situation des salariés de l’Audra et de l’EFS.
Parmi les professions de santé qui sont confrontés à l’obligation vaccinale, les salariés de l’Audra ont rejoint la mobilisation du Collectif des organisations en lutte contre l’obligation vaccinale.
Répartie sur plusieurs sites (Le Moule, Pointe-à-Pitre, Le Gosier, Capesterre Belle-Eau, Marie-Galante, Saint-Martin…), l’Audra, Association pour l’utilisation à domicile du rein artificiel, dispense un soin crucial pour les quelque 800 patients de Guadeloupe atteints d’insuffisance rénale. Pour eux, la dialyse est un acte vital à effectuer trois fois par semaine pendant plusieurs heures avec un personnel soignant spécialisé.
« Le 16 novembre, nous avons reçu une mise en demeure et nous avons jusqu’au 31 décembre pour justifier de l’obligation vaccinale avant l’application des suspensions, explique Rony Sablon, de l’Audra. Ce matin, nous avons rencontré notre direction pour expliquer que la loi sur l’obligation vaccinale n’est pas applicable à l’Audra. »
« Les patients ne doivent pas être pris en otages. »
Les salariés ont rappelé qu’à l’apparition de la pandémie en Guadeloupe, l’Audra a su prendre des mesures pour protéger les patients. Aujourd’hui, ils sont confrontés à la loi sur l’obligation vaccinale et les sanctions encourues. A cela, s’ajoute une rumeur de recrutement de soignants dans l’Hexagone… « Si on doit suspendre les infirmiers de l’Audra non-vaccinés, les soins ne pourront plus être dispensés aux patients, prévient Patrick Socrier, cadre de santé à l’Audra. Chacun doit être libre de faire comme il veut, mais les patients ne devraient pas être pris en otages. »
« Un problème de santé publique. »
Lors de la conférence de presse, ce jeudi 16 décembre, en fin de matinée, les salariés expliquaient attendre une motion de leur direction sur la non-application de l’obligation vaccinale dans les services de l’Audra.
« C’est un véritable problème de santé publique qui se pose, souligne Gaby Clavier, de l’UTS-UGTG. En raréfiant l’offre de soins, on punit les Guadeloupéens parce qu’ils refusent de se vacciner. Il est important d’interpeler la population sur ce qui se passe. On est tous concernés par cette obligation vaccinale. »
L’EFS mobilisé en intersyndicale
Mobilisés depuis le 22 octobre, les salariés de l’EFS (Etablissement français du sang) Guadeloupe-Guyane avaient obtenu un report de l’application de l’obligation vaccinale au 1er décembre. Réunis en intersyndicale avec leurs collègues de l’EFS Martinique, ils continuent de réclamer la suppression de l’obligation vaccinale, l’arrêt des suspensions pour les agents non vaccinés et la réintégration de leurs collègues de l’Hexagone déjà suspendus.
La direction de l’EFS s’est engagée à « ne pas appliquer de suspensions tant que les discussions avec les syndicats et salariés non vaccinés se poursuivent », a rappelé Marie-France Félicie-Dellan, de l’EFS Guadeloupe-Guyane, déléguée syndicale UTS-UGTG.