Après le scrutin décisif de ce dimanche 12 décembre sur le changement de statut de la Nouvelle-Calédonie, le gouvernement souhaite engager des discussions dès le lendemain.
Les électeurs devront choisir entre le maintien dans la République et l’indépendance. Déjà, le gouvernement annonce un « référendum de projet », à l’issue d’une période de transition de deux ans, pour tirer toutes les conséquences du résultat du 12 décembre.
La décision de non-participation des indépendantistes au scrutin de ce dimanche 12 décembre, ne peut que conduire à un vote majoritaire pour le « non ». Même avec une consigne de participation, et en tenant compte des inscriptions d’office supplémentaires, le passage de 46,7 % de « oui » à plus de 50 % n’était pas assuré.
Avec la non-participation d’un nombre certainement élevé d’électeurs kanak, une victoire du « oui » devient clairement impossible.
Un nouveau référendum d’autodétermination ?
Les indépendantistes, considérant que cette dernière consultation organisée à une date ne permettant, en raison des conséquences de l’épidémie, une participation optimale des Kanak, pourraient conclure qu’elle est politiquement de nul effet.
Ils pourraient ainsi se borner à demander l’organisation d’un nouveau référendum d’autodétermination, ou d’un référendum de projet portant sur un projet d’indépendance, et avec le corps électoral restreint de l’Accord de Nouméa.
Une nécessaire discussion
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Même si cette position de principe s’infléchissait, le climat politique de la pré-campagne présidentielle, alors que la question de la Nouvelle-Calédonie a déjà été évoquée par plusieurs candidats, pourrait aussi rendre difficile l’engagement rapide d’une discussion ou au moins compromettre son avancée.
Il faudra pourtant bien qu’une discussion s’engage sauf à admettre que le gouvernement détermine les nouvelles perspectives avec les seuls non-indépendantistes, ce qui risquerait de conduire ensuite les indépendantistes à sortir des institutions, situation dangereuse pour tous.
« Loyalistes », indépendantistes et Etat devront donc être autour de la table, comme cela a été le cas depuis les Accords de Matignon.
Source : Terra Nova