Après plus d’un an de silence, le sénateur Joseph Lambert fraîchement élu président d’un Sénat qui n’existe que de nom, monte au créneau pour tirer la sonnette d’alarme sur le chaos qui menace Haïti. Selon le parlementaire, depuis le 13 janvier 2020 avec le tweet du président de la République dans lequel il avait dit constater la caducité du Parlement, « l’ordre démocratique a été rompu… nous sommes face à un précipice, un chaos… ».
Dans une sorte d’adresse à la nation publiée jeudi soir dans plusieurs médias de la capitale, le nouveau président du Sénat de dix membres sort de son silence pour critiquer les agissements du président de la République. Joseph Lambert a rappelé que le 13 janvier 2020, « un tweet du président de la République a confirmé le renvoi de deux tiers du Sénat de manière peu orthodoxe, consacrant la fin du mandat des députés. Depuis lors, le Parlement haïtien se retrouve dans une situation de dysfonctionnement avec bien sûr 10 sénateurs ».
Le parlementaire estime que malgré tout, la Constitution d’Haïti accorde de l’autorité aux sénateurs en fonction. « Le pays est réduit à 11 élus légitimes. Le président de la République codépositaire de la souveraineté nationale, et les 10 sénateurs élus co-dépositaires, de la souveraineté nationale », a-t-il soutenu.
Depuis le 13 janvier 2020, « l’ordre démocratique a été rompu. Le président prend toutes les initiatives en publiant des décrets, malgré les mises en garde de certains amis de la communauté internationale plus particulièrement, le Département d’État », a critiqué Joseph Lambert.
« Des personnes sont mortes à La Saline, il n’y a jamais eu de justice. Le pays est gangréné par des gangs armés. On a l’impression qu’ils ont des maitres. Des chefs de gangs qui ont chez eux un bureau de l’ONI et qui fabriquent des cartes électorales. Suivez mon regard… », a dénoncé le nouveau président du Sénat.
Source : Le Nouvelliste