Délégué général à la transmission, aux territoires et à la démocratie culturelle du ministère de la Culture, Noël Corbin a débuté sa rencontre avec les acteurs et institutions du territoire en Guadeloupe, avant de poursuivre en Martinique, à partir du 17 octobre.
En quoi consiste votre mission au sein du ministère de la Culture ?
Ma délégation à la transmission, aux territoires et à la démocratie culturelle a trois ans. Je m’occupe spécifiquement des dispositifs qui destinés aux habitants et aux territoires, comme le Pass culture, et aussi de toutes les politiques d’éducation artistique et culturelle. En Guadeloupe, j’ai pu me rendre à Karukera Ballet, un centre qui porte le dispositif Récif, et fait de la danse pour les Ehpad. C’est le cœur de ma mission : m’occuper de tous ceux dont on ne s’occupe pas suffisamment : les petits, les seniors, la culture dans le monde de l’entreprise, la culture et le sport…
D’où votre présence en Guadeloupe ?
Oui. La compréhension des mécanismes territoriaux est très importante. Venir en Guadeloupe me permet de comprendre comment ce qu’on fait depuis Paris doit s’adapter à une réalité territoriale. Par exemple, la question du développement durable à laquelle notre ministre de la Culture est très attachée, ne peut pas être pensée de la même manière à Paris et en Guadeloupe ou en Martinique. Ma mission, c’est de savoir comment adapter les dispositifs aux territoires.
Pour l’Outre-Mer, nous avons des dispositifs spécifiques, notamment le FEAC* pour les déplacements des artistes. Lors du comité interministériel de l’Outre-mer, des mesures ont été prises, notamment pour la création de Micro-Folies. Ce que j’aurai vu localement me permettra de savoir ce qu’il faut modifier au niveau national pour que le dispositif s’adapte à la réalité des territoires.
De ces échanges, rencontres et découvertes sur plusieurs jours en Guadeloupe, jusqu’au 17 octobre, puis en Martinique, quand en verra-t-on les effets ?
En 2024. Nous sommes actuellement en conférence budgétaire : une période importante pour savoir comment augmenter les fonds qu’on met à la disposition de l’Outre-mer. La ministre de la Culture souhaite particulièrement que le fonds pour les initiatives artistiques et culturelles puisse être augmenté. Suite à la visite de Christopher Miles, directeur général de la création artistique en Guadeloupe, il y a quelques mois, il en ressort également une volonté d’augmenter les fonds pour la mobilité. Puis, il faudra savoir vers quoi on s’oriente.
Je suis très heureux de constater qu’en Guadeloupe il y a des projets autour des Jeux olympiques, même si la compétition ne se déroule pas ici. J’aimerais qu’on puisse aider davantage ces Olympiades culturelles. Il existe aussi un fonds pour l’Innovation territoriale, en fonction des projets présentés en Guadeloupe, nous verrons comment il peut être amplifié.
Dans mon programme, il y a une rencontre avec un intervenant qui travaille sur le conte et la transmission des mémoires au moment des veillées mortuaires. C’est impressionnant. L’objectif est de voir comment des initiatives qui sont prises localement peuvent être proposées au national. Je pense que l’approche qu’on a de la mort aux Antilles peut nous apprendre beaucoup au niveau national.
Globalement, j’aimerais pouvoir développer des projets qui se font en Guadeloupe, en Martinique ou ailleurs autour de la transmission. Il faut qu’on s’adapte aux spécificités de chaque territoire pour les accompagner au mieux.
Entretien : Cécilia Larney
