N’Dy Thomas : « La Guadeloupe est mon point d’ancrage. Je fais partie d’une génération intermédiaire qui peut rayonner depuis la Guadeloupe. »
Photo : Laurent De Bompuis
A l’initiative de Stéphane Castry, N’Dy Thomas était l’invité des Mardis soul-funk de L’Appart (Baie-Mahault), le 28 juillet.
Chanteur, comédien, danseur, N’Dy Thomas sera à l’affiche du spectacle en hommage à Patrick Saint-Eloi, programmé au MACTe (Pointe-à-Pitre), en octobre. En attendant, l’artiste poursuit son singulier parcours entre son activité de thérapeute et les arts vivants.
Par un soir d’alerte cyclonique, en juillet, N’Dy Thomas a transmis le plein d’émotion au public de L’Appart (Jarry/Baie-Mahault). Avec une étonnante facilité, le chanteur a incarné le répertoire élaboré par Stéphane Castry, bassiste et chef d’orchestre des Mardis soul-funk de L’Appart (Baie-Mahault). Grégory Louis, à la batterie, Audray Clodion, aux claviers, Philippe Beauregard, à la trompette et Joël Bourrasseau, au saxophone, complétaient l’équipe qui a distillé cette pastille fraîcheur pendant quelques heures. N’Dy Thomas raconte : « Quand Stéphane Castry t’appelle et te dit : « Viens, on va s’amuser ! « , cela ne se refuse pas. J’ai dû m’adapter au registre musical en très peu de temps, mais Stéphane Castry a été un très bon accompagnateur et m’a témoigné sa confiance. Au final, la prestation a été très bien reçue. Mon expérience de comédien m’a aussi aidé. »
« Trop souvent, on est cloisonné dans un art. »
Ceux qui ont vu évoluer N’Dy Thomas, de la présentation télé à la comédie musicale, puis au théâtre avaient tôt fait de comprendre que ces expériences, confortées par une formation à l’AICOM, école de comédie musicale, à Paris, lui avaient permis de se challenger en permanence. Car, sa vie d’artiste, N’Dy Thomas ne l’envisage qu’au pluriel. « J’ai une approche très anglo-saxonne du métier. Je me définis comme un performer. Je ne suis pas comédien ou chanteur ou danseur : je suis tout cela à la fois ! Ces trois arts me nourrissent. Ce métier, c’est un seul art, une même activité avec différentes facettes d’expression. D’ailleurs, je ne voudrais pas avoir à choisir. Je veux trouver la meilleure façon de m’exprimer tout en essayant d’être très bon dans ce que je fais. Trop souvent, on est cloisonné dans un art. En ayant une étiquette de chanteur, on ne s’ouvre pas à l’interprétation, ni à l’énergie du moment, comme peut le faire un comédien, ou à l’évolution sur scène, comme pourrait le faire un danseur. »
Du théâtre avec Dominik Bernard
Cette volonté de « performer » rend N’Dy Thomas d’autant plus disposé à vivre de nouvelles expériences. De retour en Guadeloupe, depuis fin 2019, et malgré les nombreuses annulations d’événements liées à la crise sanitaire du coronavirus, l’artiste aux multiples facettes est engagé aux côtés du metteur en scène, Dominik Bernard. Ils collaborent sur un projet théâtral autour du texte de Bernard Lagier, Moi, chien créole. En parallèle, N’Dy Thomas poursuit ses activités de thérapeute. Il atteindra bientôt son prochain objectif qui lui permettra de mieux appréhender la direction d’acteurs et de comédiens.
Cécilia Larney
