Nadia Nérom : « Mon combat, c’est pour notre communauté »

Depuis une trentaine d’années, Nadia Nérom vit à Londres. Originaire de la Guadeloupe, elle y enseigne le français et l’anglais, mais Nadia Nérom est surtout connue pour ses activités associatives. Elle est notamment à l’origine du Creole Day Festival. Nicolas Négoce s’est entretenu avec elle.

Vous vivez au Royaume-Uni depuis 33 ans. Qu’est-ce qui a été le plus difficile ?

Je suis arrivée en tant que jeune fille au pair en 1988 pour neuf mois. J’espérais devenir bilingue. Je me suis vite adaptée. Certes, la langue n’a pas été facile à assimiler au début, compte tenu des nombreux accents qui diffèrent selon les régions. Ensuite, lorsque j’ai voulu initier un projet pour valoriser notre communauté, j’ai rencontré beaucoup d’obstacles. Pourtant, j’y ai cru. Je me disais qu’il fallait qu’il y ait des modèles qui témoignent, qui inspirent, pour motiver les membres de la communauté antillaise ici à Londres, surtout les francophones, car les Caribéens anglophones se débrouillent plutôt bien. Cela me tenait à cœur que les Antillo-Guyanais se retrouvent, s’entraident, s’encouragent.

Pour cela, vous avez créé Creolecenous, l’association qui est à l’origine du Creole Day Festival ?

En effet. Nous en sommes à la septième édition. Le Creole Day Festival célèbre le succès des créolophones au Royaume-Uni. Il se déroule généralement au mois d’octobre, car c’est le mois du Black History Month. J’avais constaté qu’il n’y avait aucune manifestation qui célébrait notre culture ici. Mon combat, c’est pour notre communauté. Il était primordial que les Francophones de la Caraïbe ait un espace, un événement où se rencontrer, que les Martiniquais, Haïtiens, Guyanais, Guadeloupéens puissent échanger.

« Il faut encourager la jeunesse »

A quand la prochaine édition ?

Maintenant que les restrictions sont levées, nous envisageons la prochaine édition dans les mois qui viennent, mais tout est encore incertain compte tenu des nombreux changements au Royaume-Uni.

Parlez-nous de l’Ecole Internationale Franco-Anglaise (EIFA) où vous enseignez. 

Il s’agit de la première école internationale francophone à Londres. Je suis professeur d’anglais et de français langue étrangère. Dans cet établissement, nous enseignons directement dans les deux langues. Nos élèves sont en majorité des francophones, mais il y a aussi des Américains, des Britanniques, des Arabes… Nous les préparons pour le brevet français, mais aussi le brevet et le baccalauréat international.

Votre regard sur la Guadeloupe ?

Je suis fière de mon archipel, heureuse de voir des changements positifs à chaque fois que j’y retourne. Je trouve la jeunesse pétillante et pleine d’initiatives. C’est encourageant et il faut les encourager ! Je considère aussi que partir pour découvrir le monde et revenir avec des idées et des compétences est une expérience que le plus grand nombre devrait tenter. Tout cela permettra de continuer à faire briller la Guadeloupe.

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