Musique. Le tambour-ka au cœur d’une innovation

Magika, nouvel instrument testé par Didier Juste, percussionniste.

Quand la science et la musique s’associent, des sonorités inédites sont données à entendre avec le Magika. Un nouveau champ à explorer à partir du gwoka.

L’histoire retiendra que c’est à l’Université des Antilles, sur le site de Fouillole (Guadeloupe), qu’un trio atypique, composé d’Yves Bercion, ingénieur d’études, Philippe Bilas, enseignant-chercheur, maître de conférences en physique, et de Didier Juste, percussionniste expérimenté, a conçu un instrument tout aussi singulier. Avec de nouvelles sonorités, le Magika, développé à partir du ka, pilier du patrimoine musical de la Guadeloupe, ouvre un nouveau champ à la musique.

« Nous avons développé un système électronique de contrôle des sonorités du tambour, explique Yves Bercion, ingénieur d’études à l’Université des Antilles. Nous avons, par des contrôles assez pointus, modifié ces fréquences du tambour en les atténuant ou les amplifiant. Nous avons obtenu de bons résultats après de longs travaux. Grâce aux conseils de Didier Juste, nous avons énormément enrichi l’instrument ! »

Le ka dans une nouvelle dimension

À l’origine du Magika, une idée… surprenante, à l’instar de celles qui ont permis d’aboutir à de vraies découvertes. Philippe Bilas, curieux de savoir si un ka pouvait jouer comme un piano, soumet la question à Yves Bercion, il y a plus de 3 ans.

À la faveur du confinement, ils poursuivent leurs recherches pour mettre au point les outils qui permettent à un « tanbouyé » d’émettre de nouvelles sonorités à partir des 7 rythmes du gwo-ka. Pour confronter leurs avancées scientifiques à la réalité, ils font appel au maître-ka, Yves Thôle qui leur a conçu le tambour qu’utilise aujourd’hui le percussionniste Didier Juste. Tout un symbole de transmission d’une génération à une autre pour introduire le ka dans une autre dimension.

Une « petite » révolution

Didier Juste, percussionniste, avec Yves Bercion (à gauche) et Philippe Bilas, universitaires.

Après de longs mois de travaux, menés en collaboration avec Didier Juste, percussionniste, et les acteurs du milieu, le Magika poursuit sa phase de développement. Connecté à une console dotée d’une pédale, le tambour émet de nouvelles sonorités, tout simplement ! Une « petite » révolution.

« Ce nouvel instrument permet vraiment de faire beaucoup de choses, constate Didier Juste. En améliorant la sonorité au fur et à mesure, nous avons développé un superbe instrument qui s’adapte à tous les styles de musique, tout en utilisant les rythmes du gwoka. »

Il y a quelques mois, une première démonstration de l’instrument innovant a eu lieu au centre culturel Sonis (Les Abymes), avec Didier Juste et les musiciens du groupe de gwoka traditionnel, Konsept Kabann. Les Journées européennes du patrimoine seront l’occasion de découvrir le Magika. Le percussionniste Didier Juste en fera une démonstration, à Kreol West Indies (Saint-François).

Cécilia Larney

Démonstration Magika, samedi 16 septembre, à partir de 19 h 30, à Saint-François, Kreol West Indies, route de la Pointe des châteaux. Réservations : 05 90 24 41 92.

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Email

Actualité

Politique

Economie

CULTURE

LES BONS PLANS​