Dans un acte de reconnaissance poignant, le président du Sénat de la République française, Gérard Larcher, sur demande spéciale de Jean Josué Dahomey Pierre, ambassadeur d’Haïti en France, a décerné la prestigieuse « Médaille du Sénat » à l’artiste haïtien Michaël Benjamin, alias Mikaben, à titre posthume.
La distinction a été remise aux parents du chanteur lors d’une cérémonie émouvante, jeudi 30 mai 2024, à Paris, en présence de proches de l’artiste et de diverses personnalités, dans le cadre des « Semaines de l’Amérique latine et des Caraïbes » (SALC).
Une reconnaissance internationale pour une légende haïtienne
L’événement a réuni des membres du corps diplomatique, incluant les ambassadeurs des pays du Groupe de l’Amérique Latine et des Caraïbes (GRULAC), ainsi que des officiels français. La décoration du Sénat français vient saluer la contribution exceptionnelle de MIKABEN au rayonnement de la culture haïtienne sur la scène musicale internationale et reconnaître l’impact significatif de son message d’amour et de solidarité en Haïti.
« La décoration du Sénat est un hommage à la contribution de Mikaben au rayonnement de la culture haïtienne sur la scène musicale internationale et une reconnaissance de l’impact de son message en Haïti », écrit l’ambassade d’Haïti en France dans un communiqué ce jeudi.
« Mikaben incarnait la beauté de la jeunesse haïtienne et fut un pont culturel qui a inspiré des milliers de vies par son engagement et sa passion pour la musique. Son héritage perdurera à travers ses œuvres et l’amour contagieux qu’il avait pour son pays », poursuit le communiqué.
Jean Josué Dahomey Pierre, ambassadeur d’Haïti en France, a exprimé son immense fierté en voyant l’œuvre de Mikaben honorée de la sorte.
« Le choix de l’ambassade de proposer l’artiste Mikaben pour cette décoration du Sénat à titre posthume, est une façon de saluer, une fois de plus, la mémoire de ce grand fils d’Haïti, mais aussi une façon d’exprimer ses sympathies à sa famille, notamment à sa veuve Vanessa, à ses enfants Gabriel, Leia, Maïa, à son père Lionel Benjamin, à sa mère Roseline Benjamin, à son frère Lionel Benjamin fils dit Ti-lion, à sa sœur Mélodie, ainsi qu’à toute la communauté de ses fans à travers le monde profondément touchée par son départ prématuré », lit-on dans le communiqué dont une copie a été acheminée au journal.
Une vie dédiée à la musique et à la culture haïtienne
Né à Port-au-Prince en 1981, Michaël Benjamin, fils du célèbre chanteur et parolier Lionel Benjamin et de Roseline Benjamin, a grandi dans un univers musical. Dès son jeune âge, il a maîtrisé plusieurs instruments tels que la guitare, le piano, la basse et la batterie, et chantait en diverses langues, incluant le créole, le français, l’anglais et l’espagnol. Sa carrière musicale a débuté très tôt, à l’âge de 15 ans, lorsqu’il compose son premier morceau.
À 16 ans, Mikaben participe à un concours musical à Montréal, marquant le début de sa reconnaissance internationale. Son premier album solo « VWAYAJ » (voyage), lancé en 2000, rencontre un succès retentissant, notamment avec la chanson « Ou Pati » (tu es partie), qui devient un pilier du projet « Haïti Troubadour ». Ce succès l’a propulsé sur les scènes internationales, allant des Amériques à l’Afrique, en passant par l’Europe.
« La décoration du Sénat a été remise au père de Mikaben dans le cadre des «Semaines de l’Amérique latine et des Caraibes» (SALC). Les SALC sont une occasion annuelle pour la France de mettre à l’honneur l’Amérique latine et les Caraibes, de célébrer les liens d’amitié et les intérêts partagés avec ces régions, et, de faire découvrir la richesse et la diversité de ce sous-continent autour d’une riche palette d’événements culturels, scientifiques, politiques, économiques ou simplement festifs », conclut le communiqué.
