Musique. Frédéric Caracas : 40 ans plus tard…

Artiste aux multiples casquettes, le bassiste Frédéric Caracas offre une rétrospective de 40 ans de musique, extraite de son riche répertoire de sideman, mais aussi d’auteur, compositeur, arrangeur, chanteur… à l’origine de plusieurs concepts musicaux qui ont marqué le zouk.

Frédéric Caracas, c’est un nom et une couleur musicale qui ont fait sa réputation. En Guadeloupe, en Martinique, aux côtés d’artistes de variété française et de la scène internationale (Salif Keïta, le Malien, invité du récent festival de gwoka en Guadeloupe, Manu Dibango…).

Ses collaborations avec les artistes antillais couvrent plusieurs générations, du zouk à la musique urbaine. Dans sa riche carrière, Frédéric Caracas a aussi livré des titres qui font désormais partie des classiques du zouk : Lombraj, My Sugar, Sakay, Aimer en silence

Un parcours très dense et presque naturel pour celui qui a grandi en immersion dans un bouillon musical.  Réputé pour être le berceau de nombreux artistes guadeloupéens (Francky Vincent, Jean-Michel Lesdel, Jean-Michel Rotin, Pascal Latour, Thierry Benoît, Daly…), le quartier du Raizet (Les Abymes) laissait peu de chances à ceux qui y vivaient, d’échapper à la musique !

Une inclinaison naturelle pour la musique

« En plus de mes cousins musiciens, Le Raizet était une vraie plaque tournante de musiciens : Daniel Forestal, Francky Vincent, le groupe Les Rapaces…, raconte Frédéric Caracas. Il y avait beaucoup d’opportunités d’aller vers la musique. » Une inclinaison naturelle pour la musique qui n’était – à l’époque – pas un choix professionnel encouragé par les parents…

« Ma mère n’y était pas très favorable, confesse le bassiste. J’ai pensé à une formation d’électrotechnicien, mais trouver les filières d’orientation à l’époque en Guadeloupe était moins évident qu’aujourd’hui. En partant en France avec mon ami Pascal Latour, je voulais être professeur de musique. Ma rencontre avec des artistes de variété française, plus le Conservatoire, m’ont donné une impulsion pour poursuivre dans ce domaine. »

« Chaque nouveau projet me sortait de ma zone de confort »

Des Vik’In et les débuts de l’aventure Zouk avec Tanya St-Val, Eric Brouta, Gilles Floro…, Frédéric Caracas collabore avec Patrick Saint-Eloi, Edith Leffel, Victor Delver, Jacques D’Arbaud, Jean-Michel Rotin, Tatiana Miath, Leïla Chicot, Jocelyne Labylle…

« Chaque projet pour lequel on me sollicitait me faisait sortir de ma zone de confort. À chaque fois, c’était un nouveau défi ! J’ai travaillé aussi bien avec la génération qui m’a précédé, qu’avec la mienne et la génération d’après avec Admiral T, Fanny J, Misié Sadik, Were Vana… dans la mouvance Musique urbaine. »

Autant d’influences qui ont enrichi son style musical. « Je fais partie des premiers à avoir intégré le raggamuffin à ma musique avec le titre Lombraj, à la fin des années 1980. À l’époque j’étais très influencé par Yellow Man ! La sœur de Princess Erika a fait le « toast » qui a inspiré beaucoup d’autres. »

Des classiques… et un inédit

Extrait du documentaire, Sur un air de silence, de Raymond Philogène (Guadeloupe la 1e).

Parmi les meilleurs moments de sa carrière, Frédéric Caracas retient sa tournée avec le groupe Kassav en Afrique. « C’était un bel échange avec des musiciens d’autres cultures qui m’a beaucoup nourri musicalement. Pour moi, le meilleur moment, c’est quand on sort de chez soi pour voir autre chose, ailleurs, dans d’autres îles ou continents pour l’adapter ensuite à sa musique. »

Le concert de ses 40 ans de carrière sera un peu la somme de ses expériences à travers une sélection de titres qui disent l’essentiel. Une équation qui n’a pas été facile à résoudre. « Dans ma carrière, j’ai collaboré avec beaucoup de chanteurs et musiciens qui sont devenus des artistes de premier plan et donc pas forcément disponibles à cette date. Pour le concert du 27 juillet, j’ai gardé l’essentiel de mon répertoire et j’ai réuni sur scène des artistes que j’apprécie, qui font un travail intéressant, et des jeunes talents. »

Après sa prestation au festival Terre de blues (Marie-Galante), en mai, Frédéric Caracas est attendu avec ses nombreux invités, le 27 juillet, pour le concert de ses 40 ans de carrière. Sont notamment annoncés : Victor Delver, Pascal Latour, Patrice Hulman, Brigitte Zabarel, Eddy Miath, Yannick cabrion, Leïla Chicot, Harry Soundourayen… Un seul inédit sera programmé : Si ou sikré, de son nouveau duo avec Krysstal.

Cécilia Larney

Baie-Mahault, Jarry, Lacaz’Art. Samedi 27 juillet, à 19 heures. Tél. 06 90 15 90 49. www.bizouk.com

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