L’Université des Antilles (campus de Fouillole) accueille une session inédite avec Pawòl an jazz où les mots du gwoka tiendront la vedette dans une ambiance jazzy.
L’exercice, disruptif, mérite qu’on y prête une oreille attentive. À l’invitation du Bureau des Affaires culturelles de l’Université des Antilles, le comédien Joël Jernidier met en lumière les mots qui ont façonné des chansons incontournables du répertoire traditionnel des Antilles (gwoka et bèlè). Les textes de Robert Loyson (Guadeloupe) et d’Eugène Mona (Martinique) résonneront particulièrement au Campus de Fouillole, mercredi 28 février. Ces figures de la tradition ont légué un précieux héritage : des textes engagés qui reflètent les maux de notre société, dont certains font encore écho aujourd’hui, dénoncent les injustices, célèbrent le patrimoine… Ti Milo, Kann a la richess, Moin ka douté, Médor…
Une richesse patrimoniale
Des témoignages qui leur ont survécu et que Pawòl an jazz mettra à portée d’oreille – et de réflexion – d’une nouvelle génération. « Ce concept est une manière de faire redécouvrir les textes du gwoka pour mettre en avant leur richesse, commente Joël Jernidier. Souvent, on chante les refrains, sans vraiment connaitre l’histoire de la chanson. »
Autour de Joël Jernidier, une fine équipe d’instrumentistes aguerris : Jean-Michel Lesdel (piano), Jocelyn Ménard (saxophone), Fabrice Fanfant (basse), Klod Kiavué (percussions) et Leedyah Barlagne (chant). Après le campus de Fouillole, la formule sera proposée en d’autres lieux du territoire, notamment à Marie-Galante, mais aussi en Martinique, dans les prochains mois.
Cécilia Larney
Pointe-à-Pitre, Université des Antilles, Fouillole, amphithéâtre Mérault. Mercredi 28 février, à 18 h 30. Entrée libre.
Un rendez-vous mensuel
Pawol an jazz débute la programmation 2024 du Bureau des Affaires culturelles de l’Université des Antilles. Parallèlement aux ateliers et animations culturelles mis en place sur les campus de Guadeloupe et Martinique, le Bureau des Affaires culturelles conviera une fois par mois des artistes professionnels à se produire en ses murs pour des sessions destinées à la communauté universitaire, mais aussi au grand public.
« Parmi nos missions, figurent la programmation de spectacles relevant d’esthétiques diverses et contemporaines, qu’il s’agisse de musique, théâtre, danse…, mais aussi d’actions en faveur des pratiques culturelles tout au long de l’année, explique Axel Arteron, vice-président délégué aux Affaires culturelles de l’Université des Antilles. L’idée est de favoriser la rencontre des artistes professionnels avec la communauté universitaire pour faire des campus des tiers-lieux culturels, un espace d’exercice de la culture. »