Depuis son passage en vigilance jaune samedi 5 décembre, la Montagne Pelée, à Saint-Pierre, en Martinique, a été l’objet de nombreuses discussions tant au niveau des politiques que de la population.
Les scientifiques ont constaté une augmentation de séismes au niveau du volcan, l’apparition de séismes profonds depuis avril 2019 et des remontées de gaz, plus récemment, les 8 et 9 novembre 2020. Consultés, les experts ont conclu au passage en vigilance jaune pour renforcer la vigilance autour du volcan. Une décision qui n’a pas plu à tout le monde, tout du moins sur la forme. Le maire de Saint-Pierre, Christian Rapha martelait, samedi matin lors d’une conférence de presse : « Aucun risque, aucune alerte, pas de souci pour la population », se voulant radicalement rassurant. L’idée est d’éviter que la population ne tombe dans la psychose ou la panique, tandis que la région est déjà largement impactée par la crise économique et sociale. Christian Rapha, affirmant qu’il n’y avait aucun risque d’éruption à court terme, rappelait que La Soufrière en Guadeloupe était placée en vigilance jaune depuis une vingtaine d’années, sans préjudice pour la population du site.
La Montagne Pelée un peu plus surveillée
Christian Rapha, le maire de Saint-Pierre, n’a pas manqué de rappeler également que le nouveau directeur de l’Observatoire de Martinique arrivait de La Réunion et qu’il avait « l’habitude de surveiller le Piton de la Fournaise qui est très actif et entre souvent en éruption. Il a sûrement confondu les deux situations », poursuivait l’édilité pierrotine.
La Montagne Pelée devrait être particulièrement surveillée dans un proche avenir, compte tenu du passage en vigilance jaune. De nouveaux moyens d’observation sont envisagés tels que des surveillances par drones ou par la mise en place d’antennes sismiques. La Montagne Pelée a connu deux éruptions majeures durant le XXe siècle, en 1902, de triste mémoire, et en 1929.
La vigilance est de mise
A noter que la Martinique, à l’instar de nombreuses îles de la région Caraïbe, est une île volcanique, formée grâce à plusieurs éruptions de la Montagne Pelée. Du côté de la population, les témoignages sont presque naïfs, beaucoup ne reconnaissant pas la valeur de risques majeurs : « Cela fait soixante-dix ans que je connais le volcan, je ne vais pas fuir pour autant », estime une habitante. D’autres disent « faire confiance » aux autorités, même s’ils reconnaissent que tout ne peut être livré à la connaissance de tous. Des réunions d’informations sont prévues ces prochains jours en fonction des observations des scientifiques. La vigilance est de mise.
Rodolf Etienne
