L’ancienne prison de Petit-Canal (Guadeloupe), l’ancien hôpital André-Bouron, à Saint-Laurent du Maroni (Guyane) et la Fontaine Gueydon, à Fort-de-France (Martinique) bénéficieront du soutien financier de la 8e édition des jeux Mission Patrimoine.
La Mission patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril portée par Stéphane Bern, a retenu 18 projets emblématiques 2025, dont 5 en Outremer. En Guadeloupe, Guyane, Martinique, à La Réunion et Mayotte, ces sites bénéficieront du soutien financier de la 8e édition de l’offre de jeux Mission Patrimoine qui sera lancée à la rentrée de septembre 2025. Le montant de la dotation de chaque site sera annoncé lors des prochaines Journées européennes du patrimoine.
La 8e édition des jeux Mission Patrimoine met à l’honneur des sites témoins de la diversité des époques, des styles et des usages du patrimoine français. Du roman à l’industriel, du jardin au militaire, chacun incarne l’histoire et l’identité de son territoire.
Guadeloupe : ancienne prison de Petit-Canal
Situé à proximité des « marches des esclaves », un escalier menant à l’église, ainsi que de plusieurs monuments célébrant l’abolition définitive de l’esclavage en 1848, l’ancienne prison de Petit-Canal est un haut lieu mémoriel pour la commune et la Guadeloupe. La commune souhaite le mettre en valeur et permettre sa réouverture au public pour l’intégrer à l’itinéraire de visite mémoriel déjà existant.
Le figuier majestueux sera conservé et des panneaux explicatifs seront mis en place, afin de raconter les légendes nées de la symbiose entre la nature et le bâti du site. Les travaux de restauration du bâtiment patrimonial, de maçonnerie, de mise en lumière architecturale et d’aménagement des abords (hors Mission Patrimoine) devraient débuter au premier trimestre 2026.
Martinique : fontaine Gueydon
Inaugurée en 1856, en hommage à Louis Henri de Gueydon, gouverneur de la Martinique de 1849 à 1853, la fontaine Gueydon a été construite dans l’alignement de la rue Saint-Louis (devenue rue Antoine Siger) pour approvisionner la ville en eau courante depuis la rivière Case Navire. Elle se termine par un réservoir en forme de vasque surplombé d’une voûte, d’où s’écoulait en cascade une nappe d’eau jusqu’à un bassin en contrebas. Le canal au pied de l’édifice est traversé par une passerelle métallique, remaniée au fil du temps, permettant ainsi la distribution d’eau courante dans la ville basse.
Son utilisation fut remise en cause en 1900 par rapport à la qualité de l’eau et aux besoins croissants de la population. La fontaine doit retrouver sa splendeur d’origine, avec sa remise en eau, une mise en lumière et un aménagement paysager. La création d’une placette à son pied permettra de favoriser la réappropriation du site par le public. Le démarrage des travaux est prévu courant 2025.
Guyane : bâtiment 14 de l’ancien hôpital André Bouron
À Saint-Laurent du Maroni, la réhabilitation de l’ancien hôpital colonial permettra de créer un espace de médiation dédié au patrimoine. Labellisée Ville d’Art et d’Histoire, Saint-Laurent du Maroni souhaite faire du bâtiment 14 de l’ancien hôpital une « Maison des projets ». Elle accueillera un espace d’exposition et de médiation pour les citoyens autour des projets urbains, ainsi que des salles de participation pour la concertation autour des projets liés à l’aménagement de la ville.
Le premier étage abritera la Direction des grands projets de la ville, chargée de coordonner toutes les opérations, en particulier celles de restauration du patrimoine afin d’obtenir un classement au titre du patrimoine mondial de l’Unesco.
Désaffectée depuis le déménagement des infrastructures vers le nouvel hôpital, la parcelle a fait l’objet de vandalisme et purges des réseaux, ayant été occupée illégalement. Les dommages infligés au bâti nécessitent aujourd’hui sa réhabilitation pour restaurer sa sécurité et sa fonctionnalité. Dès avril, la première tranche de travaux permettra de restaurer la case et sa dépendance.
À La Réunion, la Maison Martin-Valliamée (Saint-André), et à Mayotte, la chapelle Saint-Michel (Dzaoudzi) bénéficieront du soutien de la Mission Patrimoine.
Un geste particulier pour Mayotte
La Mission Patrimoine a souhaité apporter un soutien particulier à Mayotte, durement touchée par le cyclone Chido en décembre 2024. Une enveloppe exceptionnelle d’un million d’euros sera mobilisée pour les projets mahorais soutenus lors des précédentes éditions, afin de faire face aux travaux complémentaires.
La Mission patrimoine soutient des projets de restauration de sites patrimoniaux et encourage l’artisanat local et les métiers d’art. Les projets soutenus permettent de créer des emplois et d’attirer des visiteurs et des touristes. Des collectes de dons et de mécénats accompagnent certains projets pour mobiliser la société civile autour de la sauvegarde de ce patrimoine.
Plus de 980 sites
Depuis la première édition en 2018, la Mission Patrimoine en péril a contribué à sauver plus de 980 sites, dont plus de 140 projets emblématiques du patrimoine régional et plus de 840 sites départementaux (un site par département de l’Hexagone et collectivité d’Outre-mer). Aujourd’hui, 70% d’entre eux sont d’ores et déjà sauvés : 380 chantiers sont terminés et 310 sont en cours. Les travaux des autres projets seront prochainement lancés.
