Médiateurs en santé mentale : le modèle guyanais

Directrice de l’association ADER Guyane, Rachel Merlet a présenté l’expérimentation menée avec des acteurs associatifs et hospitaliers de formation, le suivi et le déploiement de médiateurs en santé sur le Maroni et l’Oyapock, notamment en matière de santé mentale.

« En 2006, un premier dispositif avait été mis en place, rappelle Rachel Merlet. Il s’agissait de former des habitants des villages au repérage des crises suicidaires. »

L’association ADER Guyane commence à travailler sur le territoire, mais constate les limites d’un travail s’appuyant principalement sur des bénévoles et des missions ponctuelles dans ces secteurs. Les premiers médiateurs ont été recrutés il y a une douzaine d’années. La nécessité de les former s’impose.

Un Plan de formation des médiateurs

D’autres structures, associatives ou hospitalières, font du travail de médiation ou envisagent de recruter des salariés dont l’activité s’en rapprochera. « En 2018, avec le Dr Paul Brousse, alors coordinateur médical des centres délocalisés de prévention et de soins, nous nous sommes aussi rapprochés de DAAC Guyane qui faisait aussi de la médiation et connaissait Saint-Georges », relate Rachel Merlet.

En 2019, naît le Plan d’accompagnement et de formation des médiateurs des territoires de l’intérieur (PAFMTI) coordonné par ADER Guyane en partenariat avec DAAC Guyane, Guyane Promo Santé et les CDPS (Centres délocalisés de prévention et de soins) du Centre hospitalier de Cayenne.

Une formation plus accessible

Rachel Merlet, directrice d’Ader Guyane.

Des médiateurs de l’équipe mobile de santé publique en communes (EMSPEC) et du centre médico-psychologique (CMP) du Centre hospitalier de l’Ouest guyanais (CHOG), qui intervient à Maripasoula, rejoignent également le programme.

Il s’agit de la première expérience collective de mise en place, de formation et d’accompagnement d’un réseau de médiateurs en santé associatifs et hospitaliers.

Cette formation est distincte du diplôme universitaire de médiation en santé de l’Université de Guyane. Organisé une semaine par mois pendant six mois à Cayenne, il est difficile à suivre par les médiateurs des territoires de l’intérieur. Un rapprochement est prévu en 2023 pour leur permettre d’être diplômés au même titre que ceux du littoral.

« La Guyane a une grande expérience de la médiation, qui peut inspirer la métropole et d’autres pays, commente la directrice del’association ADER Guyane. Là-bas aussi, il y a de l’interculturalité et des territoires, des populations éloignés du système de santé. »

Cette expérience guyanaise a été présentée par Rachel Merlet au Sommet mondial de la santé mentale, à Rome (Italie).

De réelles avancées

Le Plan d’accompagnement et de formation des médiateurs des territoires de l’intérieur (PAFMTI) a notamment permis de rédiger une fiche de poste du médiateur en santé, d’obtenir des financements pour huit postes (4 associatifs et 4 hospitaliers), de lancer les recrutements et de mettre en œuvre l’accompagnement et la formation de ces professionnels.

Le programme prévoit maintenant d’intégrer de nouveaux médiateurs et structures, de renforcer l’accompagnement et la formation des structures bénéficiant de postes de médiateurs pour valoriser et pérenniser le métier en renforçant la visibilité d’un réseau de médiateurs innovant dans le domaine de la santé communautaire.

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