Max Orville : « Pour l’eau, l’Europe peut être une aide puissante »

L’eurodéputé Max Orville a fait une halte de quelques heures en Guadeloupe. Le temps d’une rencontre avec des marins pêcheurs et élus communautaires, au siège de la CARL, au Gosier.

Quelle suite pourra être donnée à votre échange avec des pêcheurs et élus de Guadeloupe ?

Max Orville : Cette rencontre était l’occasion de mettre l’accent sur les difficultés auxquelles sont confrontés les marins pêcheurs. Ces mêmes problématiques me sont régulièrement exposées dans les territoires ultramarins qui pratiquent une pêche artisanale alors que l’Union européenne a une vision de la pêche au gros.

Il faut que nous apprenions à l’Union européenne à tenir compte de ces 4 millions de population des 9 régions ultrapériphériques concernées, y compris au Portugal et en Espagne. Leurs problématiques concernent aussi bien la formation des jeunes pêcheurs, l’orientation, le matériel…, avec en plus, en Guadeloupe, les aléas climatiques qui ont une incidence directe sur leur production de pêche.

Quelles solutions pourraient être envisagées ?

Je leur ai proposé de revenir avec le président de la commission pêche du Parlement européen pour qu’ils exposent leurs difficultés et de voir ensemble comment améliorer leur situation en fonction des informations qu’il apportera. Cela pourrait se faire pendant notre Semaine verte, entre le 18 et le 23 décembre.

Je viendrai également avec un autre eurodéputé, Sandro Gozi, ancien secrétaire d’Etat italien, responsable des Affaires constitutionnelles, s’il faut modifier les traités. Au premier semestre 2024, nous viendrons avec Pascal Canfin, président de la commission Environnement, pour un échange sur les questions environnementales, climatiques, énergétiques, écologiques…

L’eau, sujet prégnant en Guadeloupe a aussi été abordé ?

Oui. Les élus ont évoqué l’assainissement de l’eau. C’est aussi une thématique que j’ai eu l’occasion d’aborder avec Philippe Vigier, ministre délégué des Outre-mer, par rapport à la situation d’urgence absolue de Mayotte où il n’y a pas de ressource. Une situation qui engendre des conséquences sanitaires, économiques, éducatives… J’ai d’ailleurs accompagné Philippe Vigier lors de l’un de ses déplacements Mayotte. En Guadeloupe, la ressource en eau est là, mais l’assainissement pose problème, comme en Martinique.

Comment l’Union européenne peut intervenir ?

Pour rénover les réseaux usagés, identifier les zones où il y a des fuites, mettre en place un système pour réutiliser les eaux usées…, l’Europe peut apporter une aide puissante, puisque tout cela créerait de l’emploi, relancerait l’activité du BTP. La question de l’assainissement est un projet structurant avec de vrais enjeux politiques. Quand on a la ressource, ne la gaspillons pas : là où il n’y en a pas, c’est beaucoup plus grave !

L’autre sujet qui passionne l’Outre-mer concerne la réforme institutionnelle. Qu’en pensez-vous ?

Face à toute réforme institutionnelle, je pense que la démocratie directe a une sagesse beaucoup plus grande que celle de nos responsables politiques. Le président de la République l’a redit formellement et clairement : les populations seront consultées, même en Corse.

Toute réforme est bonne si elle change le modèle existant et qu’elle obtient de meilleurs résultats, ce qui n’est pas acquis. En démocrate, j’accepterai le verdict du peuple, mais cela ne peut pas « être au nom du peuple, pour le peuple, mais sans le peuple ! »

Entretien : Cécilia Larney

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