Après 26 ans de pratique, des victoires, des médailles, des blessures, l’escrimeur guadeloupéen Mathias Biabiany enchaîne les compétitions – les siennes et celles des athlètes qu’il coache -, son travail à la SNCF, des conférences, la classe sportive qu’il a créée au collège de Deshaies, et le jeu d’escrime en réalité virtuelle qu’il a co-développée. Itinéraire d’un hyperactif.
Le parcours de l’escrimeur guadeloupéen, Mathias Biabiany, est marqué par une constante : son hyperactivité. Né prématurément, l’enfant hyperactif est orienté vers le sport pour canaliser son énergie. Après 26 années de pratique de l’escrime, le champion, plusieurs fois médaillé, cumule les activités. Par passion… et par nécessité. Dans le sport, toutes les disciplines n’étant malheureusement pas logées à la même enseigne.
Sur le plan sportif, une qualification pour les championnats d’Europe et les championnats du monde, respectivement programmés en juin et juillet 2025, figure parmi les objectifs de saison de Mathias Biabiany. Pour le Guadeloupéen de 31 ans, originaire de Ferry/Deshaies, en Côte sous-le-vent, tout débute, il y a 26 ans.
Une double carrière dédiée à l’escrime
« J’ai eu la chance de découvrir l’escrime grâce aux journées portes ouvertes, pendant les vacances scolaires, au club de Deshaies, raconte Mathias Biabiany. Aujourd’hui, j’ai de la chance : ma passion est devenue mon métier. »
Un métier auquel il doit adjoindre d’autres activités « pour gagner sa vie. Je suis obligé de travailler : l’escrime est un sport où on s’entraine comme des professionnels, mais qui est encore considéré administrativement comme un sport amateur. Aujourd’hui, je suis un salarié sportif de haut niveau : je mène une double carrière. Depuis 4 ans, j’ai intégré le dispositif Athlètes SNCF. En parallèle, j’anime des conférences dans des écoles privées, pour des associations… sur l’accession au haut niveau, les blessures, le travail en équipe, comment rebondir après un, voire plusieurs échecs… ».
Une transmission via les nouvelles technologies

Et, comme sa passion pour l’escrime semble déclinable à l’infini, Mathias Biabiany a co-développé l’application Fencer VR, un jeu d’escrime en réalité virtuelle. Une autre manière de partager son expérience. « Notamment aux Antilles, l’escrime reste une discipline très reconnue, constate l’athlète. Mais, l’engouement est retombé depuis la fin des Jeux olympiques. Or, nous, on s’entraine tous les jours ! Cette application permet à ceux qui ne connaissent pas la discipline de la découvrir autrement que lors des JO. »
À côté de ses intenses semaines de compétitions et de ses divers engagements, Mathias Biabiany s’octroie une vraie pause, une fois par an, en Guadeloupe. « Revoir ma famille, mes amis, profiter de la mer, du soleil… C’est agréable ! Cela donne de l’énergie pendant l’année pour aller chercher des performances et décrocher des médailles ! »
Ces vacances n’excluent pas complètement l’escrime. Mathias Biabiany poursuit, en Guadeloupe, sa mission de transmission et de conseil pour motiver les jeunes guadeloupéens sur la voie de l’escrime, avec la ligue d’escrime de Guadeloupe, le club de Petit-Bourg, de Pointe-Noire, et, naturellement, son club d’origine, à Deshaies, là où tout a commencé. Il y retrouve notamment Richard Charles, son entraineur-formateur, qui anime la classe sportive qu’il a créée au collège de Deshaies.