L’hôpital de Saint-Laurent du Maroni a inauguré son centre de simulation haute fidélité. Il permet de répéter des gestes sur une femme en train d’accoucher, un bébé et un prématuré, en concevant des scénarios et en intervenant en direct sur de nombreux paramètres.
Avec ce nouvel équipement, les professionnels du centre hospitalier de l’Ouest guyanais (Chog) pourront programmer des scénarios pour se rapprocher au plus près des conditions réelles d’un accouchement, de la prise en charge d’un nourrisson ou d’un prématuré. Depuis son ordinateur, le pilote peut modifier plusieurs paramètres : le nombre de contractions, le rythme cardiaque fœtal, la saturation de la parturiente, sa tension…
« Ce n’est pas tous les jours que l’on fait des intubations ventilations, qu’on pose des drains. On va pouvoir s’exercer, se réjouit le Dr Crépin Kezza, chef de service des urgences et responsable de l’unité saint-laurentaise du centre d’enseignement des soins d’urgence (Cesu). Quand on essaie le geste sur des mannequins, si on la rate, ce n’est pas grave. Dans un avion, si on peut dormir, c’est parce que le pilote a passé des heures en simulation. Aujourd’hui, la médecine y vient. »
« Notre maternité sera encore plus attractive ! »
Didier Guidoni, directeur du Centre hospitalier de l’Ouest guyanais.
Les webcams, l’enregistrement des paramètres, la possibilité de suivre en direct, depuis une salle voisine, ce qui se passe dans la chambre de simulation permettent « d’évaluer les pratiques et de travailler sur la communication au sein de l’équipe, indique Valérie Folie, sage-femme coordonnatrice en maïeutique au Chog. Les problèmes de communication sont la première cause d’erreur médicale. »
Didier Guidoni, directeur du Chog, se réjouit de l’ouverture de cette salle de simulation haute fidélité : « Notre maternité est connue et reconnue partout sur le territoire national. Elle sera encore plus attractive avec ce centre de simulation. Ce centre de simulation vient en complément de ce qui se fera à Cayenne, et qui sera encore plus pointu. Avec le CHU, cette salle va nous aider à attirer des étudiants. »
Plus de 100 000 euros d’investissement
Le développement de la simulation haute fidélité au Chog représente un investissement de plus de 100 000 euros pour l’établissement. La maternité n’est pas la seule à en bénéficier. Une seconde salle est en cours d’aménagement pour s’exercer à prendre en charge la victime polytraumatisée d’un accident de la voie publique.
« Il sera possible de l’intuber, de la placer sous coma artificiel, de poser un drain thoracique, d’effectuer des gestes de réanimation, de brancher un respirateur, d’effectuer une ponction lombaire…, liste le Dr Crépin Kezza. Le mannequin haute fidélité, ce n’est pas tant pour apprendre les gestes que pour apprendre à travailler en équipe. On vérifie si on pose le bon diagnostic, si on réalise les bons gestes mais surtout, on mène un débriefing. La simulation, c’est aussi être dans l’ambiance. Certains soignants ont peur simplement en entrant dans la réanimation. Aujourd’hui, les internes aiment ces salles de simulation. Cela les rassure. »
