Martinique. Vie chère : « Tjinbé rèd, tjinbé fo, nou la épi zòt »

Une résolution a été adoptée à l’unanimité mardi 24 septembre par le Bureau national du Parti socialiste sur la situation en Martinique et la vie chère dans les Outre-mer.

« Depuis plus d’un mois maintenant, la Martinique connaît une mobilisation citoyenne contre la vie chère. Malheureusement, à côté de ces mobilisations « non violentes », se sont succédées des nuits de dégradations, de pillages et de tirs à balles réelles contre les forces de l’ordre.

Les socialistes apportent leur soutien aux policiers blessés et condamnent fermement ces violences inacceptables. Elles effraient nos compatriotes, rendent encore plus difficile leur quotidien, dégradent leur cadre de vie et desservent une cause juste qui ne trouvera des solutions que dans un dialogue de vérité.

Nous réaffirmons, aux côtés de notre camarade Béatrice Bellay, Première secrétaire fédérale de la Martinique, députée, que ces mobilisations citoyennes récurrentes, en marge desquelles se déroulent des exactions, témoignent aussi de l’exaspération de populations confrontées à une cherté de la vie devenue insoutenable pour des populations dont les revenus sont par ailleurs plus bas que ceux observés sur la France continentale.

Pour les socialistes, cet insupportable coût de la vie dans les territoires dits d‘Outre-mer — que nous appelons « les Pays des océans » — appelle une rupture franche avec les politiques menées depuis 2017 par les gouvernements successifs nommés par le président Emmanuel MACRON pour qui la vie chère n’a jamais été une priorité.

Nous rappelons que sous le quinquennat du président François Hollande, les lois « régulation économique » de 2012 et « égalité réelle » initiées par Victorin Lurel et portées au Gouvernement par les ministres George Pau-Langevin et Ericka Bareigts, avaient mis en place des outils pour les pouvoirs publics (État, collectivités locales et Autorité de la concurrence) pour lutter contre les marges abusives et les pratiques anticoncurrentielles.

Toutes deux ont été abandonnées après 2017 pour n’en conserver que le dispositif « bouclier qualité prix » qui, à lui seul, ne peut significativement et durablement améliorer la situation.

Sous la précédente législature, les députés du groupe socialiste ont aussi été à l’initiative d’une commission d’enquête sur « le coût de la vie outre-mer » dont le rapport, présenté le 20 juillet 2023, a exposé les mécanismes de formation de prix et actualisé tant le constat objectif des écarts de prix que les propositions d’actions de régulation pour redonner du pouvoir d’achat à nos compatriotes. Il convient d’en tirer les enseignements et les propositions utiles.

Enfin, le sénateur socialiste Victorin Lurel a déposé une nouvelle proposition de loi dont l’objectif est de renforcer le pouvoir de régulation des pouvoirs publics dans les économies ultramarines.

Le nouveau Premier ministre Michel BAarnier et son nouveau ministre des Outre-mer François-Noël Buffet disposent donc déjà de mesures concrètes pour un véritable plan de lutte contre l’injustice qui frappe les Pays des Océans, pour peu qu’ils fassent enfin preuve de la volonté politique qui a tant fait défaut à leurs devanciers.

Ils peuvent en urgence activer l’article L410-2 du code de commerce qui permet de prendre de manière réglementaire, par la simple signature d’un décret, des mesures de blocages des prix. De même, l’article L410-4 du code de commerce permet au gouvernement de réglementer le prix de vente de certains produits dans les territoires « ultramarins ».

Ces premières réponses d’urgence doivent s’accompagner d’une réforme de fond pour mettre fin aux concentrations et aux rachats qui mettent les grands groupes de distribution en situation d’oligopole et en capacité de fixer les prix, non seulement des produits alimentaires mais également d’une majorité de biens et de services, pour tout un territoire.

Nos Pays des Océans ne sauraient être plus longtemps captifs d’un modèle économique et social hérité de l’époque des colonies. Il en va, chacun doit le comprendre, de la paix sociale et civile durable dans ces territoires de la République, du développement de leurs économies et surtout de la capacité d’émancipation humaine et sociale des populations qui les habitent.

C’est en ce sens que les socialistes œuvreront.

À nos compatriotes de Martinique, nous disons : « Tjinbé rèd, tjinbé fo, nou la épi zòt » (« Tenez bon, nous sommes à vos côtés »). »

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