Les trois leaders du RPPRAC sont dans l’Hexagone depuis quatre jours. Ils sont allés porter la parole contre la vie chère afin de sensibiliser les autorités au plus haut niveau. Dimanche, ils ont défilé à Paris, soutenus par des associations antillaises de l’Île de France. Le préfet de la Martinique a réagi contre certains propos « haineux » tenus à cette occasion.
« On ne peut pas arrêter le combat. Il y aura des pertes qu’on va s’appliquer à réparer quand tout ça sera fini », a affirmé Rodrigue Petitot, président du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC) au cours d’une conférence de presse tenue à Fort-de-France, avant d’annoncer son départ pour Paris où, dit-il, il « veut » être reçu par le ministre des Outre-mer.
Rodrigue Petitot a appelé au boycott des centres commerciaux de Martinique et tout particulièrement ceux du Groupe Bernard Hayot. « Que notre noël soit un cauchemar pour eux ! » A savoir qu’ils ne fassent pas de bonnes affaires faute de clientèle.
Combien étaient-ils à Paris ? Plusieurs milliers, assurément. Les vidéos qui ont circulé tout le week-end sur les réseaux sociaux en attestent. Peu d’élus, mais des associations d’autres régions d’Outre-mer sont venues conforter le défilé, dont des associations kanakes.
Le préfet de Martinique réagit : « Les propos haineux qui sont tenus contre des groupes de personnes et contre des individus expressément nommés, du fait de leurs origines, croyances, couleur de peau, n’ont pas leur place dans la République. »
Dans un communiqué diffusé par la préfecture ce matin, le préfet de la Martinique « condamne fermement les appels à la haine et à la division qui ont émaillé la manifestation contre la vie chère dimanche 3 novembre à Paris et dont la circulation sur les réseaux sociaux tend à se banaliser. »
La préfecture poursuit : « Le préfet de la Martinique condamne de la manière la plus ferme ces appels, qui visent à la division de la société martiniquaise. Les propos haineux qui sont tenus contre des groupes de personnes et contre des individus expressément nommés, du fait de leurs origines, croyances, couleur de peau, n’ont pas leur place dans la République. Le préfet de la Martinique souhaite que les auteurs de ces appels puissent être identifiés et, si le délit est caractérisé, poursuivis pour incitation publique à la haine, à la violence ou à la discrimination.
Le préfet rappelle que la Martinique est riche de la diversité de ses habitants. Toute tentative de scinder la population martiniquaise en dressant violemment les uns contre les autres, à plus forte raison sur des bases racialistes, constitue une atteinte grave et intolérable à la paix civile et à la cohésion, indispensables au devenir collectif de l’île. »
A noter que François-Noël Buffet, ministre chargé des Outre–mer auprès du Premier ministre Michel Barnier, devrait être en Martinique à la mi-novembre.