Martinique. Une plaque en mémoire des fusillés du Carbet

La ville du Carbet en Martinique fut le théâtre, le 4 mars
1848, d’une tuerie orchestrée qui fit deux morts et deux blessés.

Samedi 5 mars, au quartier Berlin, la municipalité du Carbet
dévoilait une plaque en mémoire des « fusillés du Carbet »,
ouvriers agricoles tombés sous les balles lors de la grève de 1948.

« Il y 74 ans des Carbétiens sont tombés et la ville tenait à leur
rendre hommage. C’était le 4 mars 1948 et nous tenions à marquer le
coup aujourd’hui »,
commentaient les élus sur place.

Les personnes présentes, membres du conseil de ville, familles, riverains, badauds, ont ensemble marqué une minute de silence et rappelé quelques
éléments clés de cette page d’histoire.

« Nos parents sont partis du quartier Berlin et ne sont plus jamais revenus. C’était un adieu à jamais… », déclarait l’un des descendants.

« C’est pour nous un hommage important. La ville du Carbet tenait à rappeler leur mémoire, tenait à leur rendre hommage », déclarait pour sa part le maire, Bruno Jean-Claude Ecanville.

Le 4 mars 1848 moururent André Jacques et Mathurin Dalin, tandis que furent blessés Yvonne Jacques et André Balmer.

Morts pour défendre ses droits

Le 4 mars 1948 sur l’habitation Lajus au Carbet, les ouvriers en
grève depuis 4 jours, sont invités à récupérer leurs soldes par le
propriétaire Jacques Bally.

En Martinique, le début du siècle est marqué par une lutte
farouche des ouvriers agricoles pour retrouver leurs droits.




























Mais, lorsqu’ils quittent l’exploitation pour rejoindre le bourg, les forces de l’ordre sont déjà sur le chemin et interviennent. Cinq ouvriers agricoles sont touchés. Trois d’entre eux ne se relèvent pas.

Les regards se tournent alors vers le préfet Pierre Trouillé, accusé d’avoir autorisé la tuerie. Malgré la pression, le préfet Trouillé reste en poste pendant encore 2 ans.

En 1967 Jean Bally, le fils de Jacques, qui avait fait appel aux gendarmes
en mars 1948, est même élu maire du Carbet.

Cette part de l’histoire martiniquaise est relativement peu connue et cette plaque permet indéniablement un retour à cette histoire, dramatique certes, mais combien essentielle à la restitution de la mémoire collective.

Rodolf Etienne

  Plus d’infos :
https://www.persee.fr/doc/outre_0300-9513_1993_num_80_301_3148/

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