L’archevêque de la Martinique, Mgr David Macaire, a porté à la connaissance de la procureure de la République au tribunal judiciaire de Fort-de-France, Clarisse Taron, plusieurs témoignages de fidèles de l’église catholique concernant « des faits d’avis et de scandales relevant de la justice civile. »
De quoi s’agit-il ? Selon le prélat, qui reprend dans un communiqué officiel, de manière lapidaire, ces allégations tout en étant prudent sur les mots employés, plusieurs personnes ont signalé avoir été victimes d’abus de la part d’un religieux, ce qui a motivé son action. Action d’ailleurs, préconisée par la Conférence des évêques de France.
Dans le même temps qu’il informait officiellement la procureure, l’archevêque, dit-il, a entamé les procédures canoniques et ecclésiales en suspendant le religieux.
Agé d’une cinquantaine d’années, le prêtre dont il est question était aumônier dans un hôpital et avait été interpellé jeudi 1er décembre 2022 à la suite du courrier de l’archevêque.
Que lui reproche-t-on ? Il est poursuivi pour viol par personne ayant abusé de l’autorité que lui confère sa fonction. Il a été placé en détention provisoire au centre pénitentiaire de Ducos.
Les faits remonteraient à 2019 et concerneraient une victime présumée, selon le parquet. D’autres victimes présumées figurent dans le dossier — l’archevêque a d’ailleurs invité les personnes ayant eu à souffrir de ces actes à témoigner — , mais, à ce jour, le prêtre n’est pas poursuivi pour ces autres faits dénoncés…
L’archevêque, qui se dit attristé, a mis en place une cellule d’écoute.
Il est à noter qu’un audit général réalisé auprès de l’ensemble des évêchés de France il y a un an afin de recenser les affaires de mœurs dans lesquelles des religieux auraient pu être incriminés avait noté une seule affaire dans le diocèse de Fort-de-France, ce qui avait laissé les observateurs dubitatifs.
