Il obtient du gouvernement tout ce qu’il demande. Serge Letchimy, président du Conseil exécutif de la CTM, a interpellé la Première ministre Elisabeth Borne, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérard Darmanin, le ministre délégué chargé des Outre-mer Jean-François Carenco sur l’insécurité ambiante qui sévit en Martinique. Vingt-cinq homicides depuis janvier, dont seize par arme à feu…
Gérard Darmanin va nommer un préfet délégué sécurité, une sorte de préfet de police pour la Martinique, ce pour une durée de cinq mois à partir de décembre 2022.
Sans doute sont-ce les agissements d’une bande de motards qui sèment la terreur, surgissant dans les fêtes nocturnes, armes au poing, tirant et blessant les participants… qui ont fait déborder le vase de l’exaspération. En effet, une salle de concert à Rivière-Salée était comble pour la représentation de Maureen, une chanteuse célèbre sur l’île, vendredi 11 novembre.
À trois heures du matin, trois hommes à moto, armés et encagoulés, bousculent les vigiles à l’entrée du concert. Ils tirent en direction d’un homme. Ils en blessent huit… Le même groupe serait impliqué dans une fusillade lors d’une soirée regroupant 1 300 personnes il y a quelques jours.
Sur des vidéos filmées par des fans, des coups de feu retentissent en plein milieu du show. Aucune personne n’est morte, mais huit spectateurs sont blessés, dont trois grièvement.
Jusqu’à présent, pour faire face aux dérives en matière d’insécurité, la solution était d’envoyer des renforts, cette fois-ci, le gouvernement pense qu’avec un seul homme la situation sera rétablie et la quiétude des Martiniquais aussi.
« J’aurai le soutien d’un préfet qui va venir pendant cinq mois pour travailler sur les questions de sécurité et de coopération entre les collectivités, l’État et les forces de sécurité intérieures », a indiqué à l’AFP Jean-Christophe Bouvier, qui s’est entretenu en début de semaine à Paris avec le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin.
Le renfort d’un préfet doit permettre d’« améliorer le dispositif de surveillance du territoire et améliorer la lutte contre la délinquance de toute nature », a précisé le préfet de région.
On peut, à l’instar de la fédération de Guadeloupe du PS, se demander pourquoi une situation tout aussi insécure en Guadeloupe n’a pas fait l’objet d’une semblable attention.
C’est qu’en Guadeloupe, les élus n’ont pas, comme Serge Letchimy, pris leur plume pour demander une solution. Ils n’ont pas fait de l’insécurité leur cheval de bataille. Et pourtant…