Martinique. Tous unis pour une construction durable Outre-mer

Dans le cadre du programme OMBREE (programme inter Outre-Mer pour des Bâtiments Résilients et Économes en Énergie), financé par les CEE (Certificats d’Économie d’Énergie), les acteurs de la construction de la Martinique se mobilisent aux côtés des autres territoires ultramarins dans le cadre des Assises de la Construction Durable en Outre-mer. 

Lancées en juin dernier sous l’impulsion de l’AQC (l’Agence Qualité Construction), de l’association KÉBATI en Martinique et des cinq partenaires implantés sur les autres territoires ultramarins, ces Assises sont une occasion unique de rassembler des professionnels ultramarins impliqués dans la construction durable.

Espace d’échanges et de partage d’expériences, elles sont aussi l’opportunité d’identifier les besoins transverses et de rendre visibles les propositions coordonnées issues des territoires. 

Le principal objectif de ces Assises est notamment de réfléchir à l’adaptation et à la production de référentiels de construction (normes, guides, recommandations) répondants aux spécificités de nos territoires, avec en ligne de mire la rédaction d’un Livre Blanc de la construction durable en outre-mer qui sera présenté lors du salon BATIMAT en octobre 2024. 

Au total, près de 300 professionnels issus de tous les territoires ultramarins se sont inscrits dans la démarche depuis le lancement des assises en juin 2023. Ils sont invités ces jours-ci à participer à des ateliers sur leurs territoires respectifs, après avoir suivi une série de Webmasterclasses sur les sujets structurants vis-à-vis des processus de production de référentiels et un partage des expériences en cours sur tous les territoires. 

Des ateliers dans chaque territoire ultramarin 

Afin de formuler des propositions, quatre temps d’échanges sont planifiés dans les territoires d’outre-mer entre mi-octobre et décembre 2023.

La Martinique a donné le coup d’envoi de ces ateliers en organisant les deux premières rencontres les jeudi 26 octobre et mardi 7 novembre 2023.  Sur les deux jours, quatre ateliers ont ainsi pu être organisés.

Atelier #1 : Pour des référentiels techniques adaptés à l’Outre-Mer.
La petite taille des territoires ultra-marins rend difficile l’adaptation normative à leur échelle. Des actions de mutualisation existent déjà (comme le projet BATISOLID aux Antilles et les collaborations du Bureau de normalisation BNTEC avec les fédérations locales du bâtiment à La Réunion et en Nouvelle-Calédonie), et ouvrent des perspectives qu’il faut renforcer, pérenniser et coordonner entre les territoires. 

Atelier #2 : Pour la prise en compte des usages et spécificités culturelles dans les référentiels.
La transposition de la réglementation ou du mode constructif métropolitain aux territoires ultramarins engendre, dans la plupart des cas, des conceptions aberrantes, totalement inadaptées aux modes de vie, aux contraintes climatiques et énergétiques des territoires insulaires.       
Des initiatives locales méritent à être mieux connues et surtout à faire référence. La mise en commun des expériences et approches méthodologiques de différents territoires ultramarins permettra une meilleure prise en compte des spécificités culturelles dans des futurs référentiels.

Atelier #3 : Pour la mobilisation des contributions scientifiques locales dans l’adaptation et la production de référentiels.
Les contributions scientifiques locales ont déjà un impact sur des référentiels aujourd’hui applicables, notamment sur l’adaptation de la réglementation thermique pour l’Outre-mer.
Cependant, d’autres sujets mériteraient d’être mieux représentés comme la caractérisation des contraintes climatiques et l’étude des comportements mécaniques des matériaux en laboratoire.

Atelier #4 : Pour la capitalisation de savoir-faire et l’utilisation de produits issus de zones géographiques proches.
Des actions inspirantes en matière de coopération sont mises en place sur certains territoires, comme en Nouvelle-Calédonie où s’est tenue fin mai 2023, la semaine internationale de la normalisation qui a rassemblé les représentants de 25 pays de la zone Pacifique.
La mesure 10 issue des travaux du Comité Interministériel de l’Outre-Mer (CIOM) ambitionne de faciliter les importations régionales de matériaux de construction grâce à un marquage « RUP en substitution du marquage CE ».

C’est une première victoire collective qu’il faut encourager pour réduire le bilan carbone des constructions et réduire l’impact sur le coût des constructions.

Mais quelle sera la forme de ce nouveau marquage ? Aujourd’hui, les régions et départements ultramarins — du fait de leurs spécificités climatiques et environnementales — affichent un dynamisme fort dans l’innovation et la recherche de techniques climato- résilientes.

Dans de nombreux domaines de connaissance, ces territoires ont atteint des niveaux d’expertise exceptionnels, qui peuvent aussi être utiles à l’échelle nationale.    

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