Martinique. « Stop aux attaques sur les Salines »

Les associations écologistes tirent la sonnette d’alarme.

Samedi 26 février au matin, à Salines, Sainte-Anne, le collectif d’associations écologistes Assaupamar et Nou La ont donné rendez-vous à leurs membres pour une visite des projets et installations qui menacent la santé écologique du site.

Emmené par Garcin Malsa, ce rassemblement visait à évaluer les dégâts occasionnés sur l’environnement par l’activité humaine dans une zone classée pour son intérêt paysager majeur, Grand Site de France, par décret du 22 août 2013.

Le label Grand site de France permet la préservation, la gestion et la mise en valeur de l’espace dans le cadre des critères répondant aux principes du développement durable. Le site des Salines concerné s’étend sur plus de 2 273 ha dont 1 094 sur le domaine public maritime (DPM).

Patrimoine de l’Unesco

Le site des Salines bénéficie également du label « Ramsar », depuis 2008, convention ratifiée en 1986 par la France qui s’engageait, sur la scène internationale, à préserver les zones humides de son territoire. En 2021, la France totalisait 52 sites Ramsar, s’étendant sur plus de 3,7 millions d’hectares, dans l’Hexagone et en outre-mer.

Plus récemment, la Martinique a obtenu, après une longue procédure, le label Patrimoine de l’Unesco, engageant également la protection et la valorisation de son environnement et de son écologie au premier plan.

Grand Site de France pendant 6 ans 

Sauf que la menace plane bel et bien sur le littoral des Salines et sur l’ensemble de la zone protégée. En effet, le label Grand Site de France est attribué pour une durée de 6 ans et peut être retiré en cas de manquement aux engagements du gestionnaire. Une gestion, pour le cas, assurée par le Conservatoire du littoral, épaulé par de nombreux partenaires, notamment la ville de Sainte-Anne.

Le collectif Assaupamar et Nou la, mobilisée en tant qu’association de défense de l’écologie, souhaitaient alerter l’opinion publique sur les conséquences d’une telle probabilité et sur les actions en cours qui contribuent à valider l’affaiblissement de l’autorité dudit gestionnaire dans le cadre de la protection de l’espace qui lui est confié.

Rodolf Etienne

Les origines du conflit

Albert Zaïre, ex-premier adjoint de Garcin Malsa à la mairie de Sainte-Anne, rappelle l’origine du conflit : « Dans les années 70, la population saintannaise et martiniquaise ont largement combattu le projet Asathama. Le projet avait ainsi été abandonné par ces promoteurs. C‘est le même projet qui revient d’une autre façon, malgré nos efforts de vigilance ».

Le rejet du projet Asathama, qui avait défrayé la chronique, avait permis l’élection de Garcin Malsa à la mairie de Sainte-Anne au profit d’une lutte écologique qui laissera des traces profondes dans les mémoires martiniquaises.

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