Ils ne sont pas allé pour rien au Salon International de l’Agriculture, les représentants de Banamart, groupement des bananiers de Martinique. Ils avaient lancé un mouvement de grogne, obtenu le soutien de Serge letchimy et Nicaise Monrose, de la CTM. Ils ont été entendus par le gouvernement.
Tandis qu’en Guadeloupe, les planteurs de bananes avaient décidé d’attendre le résultat de dossiers qu’ils avaient déposé au cours de l’année passée tant devant les ministre des Outre-mer et de l’Agricutture et de la Consommation, que devant la Commission européenne, à Bruxelles, ceux de Martinique ont fait savoir, il y a trois mois, leur ras-le-bol. Ces manifestations sur les routes de la Martinique ont abouti, à la CTM, par la rencontre avec Serge Letchimy, président du Conseil exécutif, et de Nicaise Monrose, conseiller en charge de politique verte.
Avec les représentants de la plupart des syndicats agricoles, ils ont établi une plateforme de revendications. A tout le moins d’observations et de propositions.
Même si le président de la République et le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer ont, tour à tour, manifesté leur agacement — vraisemblablement surjoué — des monopoles et de ceux qui les conduisent, il n’en reste pas moins que la canne et la banane produisent, la première du sucre et du rhum, la seconde des fruits prisés sur le marché européen, donc des richesses, tout en employant des milliers de personnes.
Retenons cependant que pour le POSEI les 121,8 millions attribués en 2021 ont majoritairement bénéficié à la filière banane. Elle capte à elle seule plus des 3/4 de l’enveloppe avec un montant de 95,4 millions d’euros.
Dans le cadre du Salon International de l’Agriculture de Paris, Emmanuel Macron a reçu à l’Elysée les acteurs du monde agricole. Les bananiers étaient présents. Tout en faisant le panygérique d’une diversification attendue, le chef de l’Etat a annoncé une aide immédiate aux planteurs de Martinique, à hauteur de 11 millions d’euros, cette somme devant être répartie entre les petits planteurs (- de 18 hectares). La somme globale de 39 millions d’euros sur trois ans sera affectée à un soutien aux bananiers.
La mesure agro-environnementale et climatique (MAEC) sera, a dit le président « triplée, passant de 1 000 euros à près de 3 000 euros à l’hectare. »
Cette mesure vise, essentiellement, à accompagner le changement de pratique agricole, ceci afin de réduire l’impact de l’agriculture sur l’environnement.
Emmanuel Macron, en vrai connaisseur… du dossier que lui a préparé son spécialiste agricole, a aussi dit son soutien à un bananier plus résistant, issu de la recherche, pouvant être insensible à la cercosporiose noire.
Retenons, pour finir, cette phrase du président de la République : « On ne peut pas continuer à avoir des territoires qui ont des filières très subventionnées par la France et l’Europe, qui vivent sur une ou deux filières et qui continuent à importer 60-70 % de leur alimentation. Parce que c’est ça l’une des raisons de la vie chère, on le sait très bien. »