Martinique. Serge Letchimy ne cède rien et obtient des avancées pour le pays

« Nous conjuguerons les moyens de l’Etat et de la CTM pour améliorer la chaîne de paiement des entreprises. »
Serge Letchimy

Le président du Conseil exécutif, Serge Letchimy, et Bruno Lemaire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, ont tenu une réunion de travail mardi 5 septembre sur la situation économique en Martinique et ses perspectives.

Cinq thématiques ont été abordées :

1. Les retards de paiement de la Collectivité et leur impact sur les entreprises

Les dépenses de la Collectivité sont versées par la paierie territoriale qui relève de la Direction régionale des finances publiques (DRFIP), service déconcentré de Bercy. La CTM connait de graves difficultés dans le versement de ses paiements qui s’expliquent par un manque de performance de sa chaîne de paiement en interne, par les difficultés engendrées par la cyberattaque de la CTM avec des factures qui ont dû être traitées en papier pendant 4 mois ainsi que par des difficultés de traitement des nombreux titres de paiement émis par la CTM (plus de 4 500 par mois) par la paierie. Ainsi, aujourd’hui 1 500 ordres de paiement sont en attente de traitement par les services de l’Etat.

Sur cet aspect, et concomitamment aux réformes nécessaires en interne à son administration, la CTM mettra à disposition de la DRFIP 10 agents territoriaux entre septembre et octobre 2023 pour accélérer la mise en place du service facturier, qui doit réunir les moyens de l’Etat et de la CTM afin de réduire les niveaux de validation dans la chaîne de paiement tout en garantissant un contrôle optimal.

Le président a souligné que s’il y avait 2 payeurs pour les conseils régional et général qui géraient près de 1,1 Md€ au global, aujourd’hui, il n’y a qu’un seul payeur pour gérer 1,8 Md€ de dépenses. Le ministre a demandé à ses services de regarder la situation avec la plus grande attention.

2. Le retour de la Martinique à la Banque de développement des Caraïbes (BDC)

Le ministre Bruno Lemaire a confirmé que la France revenait au capital de la BDC. La Martinique sera impliquée dans le processus de négociation mais également dans la représentation de la France au sein de cette Banque.

3. La réforme de l’octroi de mer

Cette réforme étant annoncée à l’orée du PLF discuté en décembre 2024, le président du Conseil exécutif a demandé à ce que les collectivités soient dûment impliquées dans le processus de réflexion sur les scénarii d’une réforme.

Une série de réunions de travail a été convenue avec le ministre tout au long de l’année afin de trouver les modalités d’une réforme de l’octroi de mer qui veille à assurer l’équilibre entre protection de la production locale et autonomie fiscale et financière des collectivités.

4. Le développement du hub Martinique autour du Grand Port de Martinique

Si le président Letchimy a rappelé s’opposer à toute privatisation de fait du port de Martinique, il a redit sa volonté de voir se développer le port et ses infrastructures destinées à l’import-transformation en Martinique. La CTM, l’Etat et l’Union européenne doivent poursuivre les discussions sur le financement de ces opérations.

5. Le renforcement de l’attractivité économique de la Martinique

Au-delà des mesures prises par la CTM en matière de retour des jeunes, l’attractivité économique dépend des infrastructures et des outils mis à disposition des investisseurs pour assurer le développement économique. La CTM travaille à des fonds d’investissement et a obtenu le soutien de l’Etat pour le développement de deux ports francs et d’une zone franche économique à Pays-Noyé (Ducos).

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