Martinique. Rodrigue Petitot placé sous contrôle judiciaire avec des restrictions jusqu’en janvier

Le leader du RPPRAC, Rodrigue Petitot, qui avait été placé en garde à vue puis présenté à un juge des libertés et de la détention, puis cité pour une comparution immédiate, a été rendu à l’affection des siens. Il devrait être jugé devant le tribunal judiciaire en janvier. Et en attendant…

Que reproche-t-on à Rodrigue Petitot ? D’être entré, lundi 11 novembre, dans le parc de la résidence du préfet de la Martinique, puis d’avoir apostrophé le représentant de l’Etat après lui avoir demandé une entrevue avec le ministre des Outre-mer qui entamait sa visite officielle et donnait, à ce moment-là, un cocktail aux élus.

Ce à quoi le préfet répliquait qu’il n’avait aucun courrier de demande d’entrevue. Le ton montait entre les deux hommes, Rodrigue Petitot exigeant, le préfet lui demandant de lui parler sur un autre ton et qu’il ne verrait pas le ministre. Un tiers intervenait et posait son bras entre le préfet et M. Petitot qui le repoussait avec force. Deux fonctionnaires de police entouraient puis reconduisaient Rodrigue Petitot jusqu’à l’extérieur du parc sous le regard du préfet.

A noter que, pendant cet incident, qui a duré une dizaine de minutes, aucun élu n’est venu voir ce qu’il se passait…

Le lendemain, Rodrigue Petitot était interpellé au pied de son immeuble et emmené à l’hôtel de police.

Au fil des deux jours de garde à vue, plusieurs chefs de rétention étaient posés : l’intrusion au domicile d’un particulier, les menaces à un dépositaire de l’autorité publique… Trois avocats étaient requis pour soutenir que M. Petitot était innocent de ce qu’on lui reprochait et que les faits avaient été biaisés.

Deux séries de vidéos sont en lice : les unes qui montrent l’altercation verbale entre Rodrigue Petitot, arrivant par le parc, et le préfet, sur le perron de la résidence, les autres qui montrent M. Petitot accueilli à la grille par des fonctionnaires de police qui le laissent entrer, voire l’accompagnent avec son « garde du corps » et une dame.

Nul doute que ces vidéos constituent des éléments à charge et à décharge, selon que l’on se tienne d’un coté ou de l’autre de la barre… Elles seront les pièces maîtresse d’un dossier qui sera certainement complexe à soutenir.

Ce soir, Rodrigue Petitot est reparti libre du tribunal où il était entré aux alentours de 14 heures, accompagné de ses trois avocats, Mes Germany, Arneton et Bellemare. Il était cité pour une compaution immédiate.

Que s’est-il passé au tribunal ? La substitute de la procureure s’est opposée à la demande de renvoi déposée par les trois avocats de Rodrigue Petitot et à la demande d’informations supplémentaires. Elle a, si le renvoi de l’affaire était accepté, demandé un placement en détention provisoire en attendant la prochaine audience, compte tenu de son casier judiciaire — dont elle a lu les détails — et pour éviter de nouvelles infractions.

Elle poursuivait en soutenant une manipulation des vidéos présentées pour la défense de Rodrigue Petitot qui ont tourné en boucle ces dernières heures. Elle requérait la détention provisoire, avec interdiction de manifester sur la voie publique, de rencontrer Gladys Roger, d’aller sur la route de Didier (qui mène à la résidence du préfet) et de rentrer en contact avec « les victimes. »

Les trois avocats plaidaient le renvoi, arguant d’un trop court délai entre la garde à vue et la comparution, ce qu’a décidé le tribunal… mais avec des restrictions en attendant le jour de l’audience.

Les restrictions sont les suivantes pour Rodrigue Petitot :

  • interdiction de sortir de chez lui, de 21 heures à 6 heures,
  • interdiction d’être en contact avec le préfet,
  • interdiction d’aller à la préfecture et à la résidence préfectorale.

Le procès est renvoyé au 21 janvier 2025.

Le leader du RPPRAC est de même soumis à une obligation de se présenter au commissariat pour signer la feuille de présence une fois par semaine jusqu’à la date d’audience.

Rodrigue Petitot qui s’est adressé à la presse a dit que le combat continuait avec les mêmes demandes de boycott de certains commerces.

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