La Martinique s’est réveillée jeudi 25 novembre avec un goût de cendres sur les lèvres. De nombreux édifices ont été incendié au cours de la nuit, des exactions sans nombre ont été commises dans des centres commerciaux ou des zones commerciales, le Carrefour market du centre commercial Créolis, au Robert, n’existe plus, qui a brûlé toute la nuit…
La mobilisation sociale se transforme en cauchemar pour les propriétaires des établissements incendiés ou pillés, pour des centaines de salariés de ces établissements qui se retrouvent, ce matin, au chômage.
Hier mercredi, les syndicats à l’origine de la mobilisation générale ont décidé de maintenir les barrages, voir d’en multiplier le nombre, pour mettre la pression sur le préfet de Région, Stanislas Cazelles, qui leur a donné rendez-vous ce jeudi matin, à 10 heures, pour engager des négociations.
Toute la journée, c’est avec difficulté que les Martiniquais qui souhaitaient vaquer à leurs occupations, simplement en allant travailler, ont été bloqués par des dizaines de barrages placés sur les axes routiers les plus fréquentés. Mais, ça, c’est la mobilisation syndicale, qui, si elle est gênante, ne repose pas moins sur des revendications sociales.
Mercredi, les présidents de la Collectivité Territoriale, Serge Letchimy et Lucien Saliber, ont reçu des syndicalistes et pris des décisions d’appui de leurs revendications. Selon Serge Letchimy, c’est entre Martiniquais que doivent se régler les problèmes et s’ouvrir des négociations. On verra ensuite avec l’Etat.
Des bandes, dans la nuit foyalaise
Ce sont les nuits qui sont chaudes, qui n’appartiennent plus aux syndicats mais aux bandes qui, la veille, dans la nuit de mardi mercredi, ont ouvert le feu sur les forces de l’ordre, faisant neuf blessés parmi les gendarmes et policiers qui se sont rendus notamment quartier Sainte-Thérèse, à Fort-de-France, sur les lieux signalés de leurs exactions.
Hier soir, tôt, les réseaux sociaux se sont emparés d’une image frappante, celle d’un immense feu, montant droit dans le ciel, celui de la destruction du Carrefour market du centre commercial Créolis, au Robert.
Sur le Twitter de nos confrères de Martinique la Première, certaines vidéos postées dans la nuit montrent des bandes pillant des commerces à Dillon.
Plus tard, les Martiniquais apprenaient que le marché du Saint-Esprit, était incendié, incendie vite maitrisé par les sapeurs-pompiers. Dans le même temps, à la Cité La Marie, à Ducos, l’intervention des gendarmes faisait s’enfuir des individus qui venaient de mettre le feu à des poubelles à côté d’un immeuble d’habitation. Il n’y a eu aucun blessé.
Mais, la nuit n’était pas finie pour les forces d l’ordre qui intervenaient à Ravine Vilaine, Dillon, Châteaubœuf, pour mettre en déroute des bandes… Jets de pierres contre gaz lacrymogène, les habitants apeurés dans leurs logements, toute une nuit de terreur.
On dénombrait plusieurs dizaines de barrages enflammés dans les communes de la Martinique, sans quasiment qu’aucune ne soit épargnée.